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"Le Bon, la Brute et le Truand".

Par Loulouti

Il y a peu je me suis doté d’un équipement HD performant et maintenant je peux apprécier la qualité des longs métrages au format Blu-Ray.


Et à mon plus grand déplaisir je vais commencer ces chroniques avec une déception de taille.


J’ai visionné il y a peu "Le Bon, la Brute et le Truand" de Sergio Leone.


Je ne vais pas m’étendre sur le film (1-2-3-4) en lui-même qui est à mon sens l’un des plus grandes œuvres du cinéma depuis sa création. Un film fondateur, un long métrage abouti, parfait qui me procure un vif plaisir à chaque fois que je m’y jette à corps perdu.


Sauf que la technique portée par le format BR tend à magnifier l’image et le son mais aussi à les lisser.


Tourné en Espagne (pour les scènes extérieures) comme la plupart des westerns spaghettis, "Le Bon, la Brute et le Truand" sent la poussière et la crasse. Une saleté qui colle à la peau de Blondin, Tuco et Sentenza. Les personnages baignent dans une nature et un climat hostiles.


La pellicule originelle avait un certain grain qui rendait fidèlement compte de l’ambiance pesante, de l’impression d’étouffement par moments.


J’ai l’impression que la technique dessert plutôt un film tel que "Le Bon, la Brute et le Truand". Les défauts, pas forcément voulus à la base mais qui font le sel du film, son identité, sont gommés par une technologie qui veut à tout prix restaurer sans pour autant en conserver l’esprit.


Mais bon ceci est quand même une "faiblesse" mineure. Il y a pire.


La chose la plus scandaleuse a mon humble avis est que le BR reprend la désastreuse édition dvd de 2002 dans laquelle figurait 16 minutes de scènes supplémentaires (jamais doublées an anglais).


Sur le plan dramaturgique ces 7 scènes ajoutées n’apportent strictement rien. L’intrigue ne progresse pas et les personnages sont accessoires.


Là où l’apport pêche le plus concerne la post-synchronisation de ces séquences. Les comédiens de doublage qui ont prêté leurs voix à l’origine, à savoir Jaques Deschamps (Clint Eastwood), Jacques Atlas (Lee Van Cleef) et Claude Bertrand (Eli Wallach) sont tous malheureusement décédés.


Même si je ne remets pas en cause la qualité du travail fourni par les comédiens de doublage pour cette édition 2002, il faut bien reconnaître que le choc sonore est considérable. Les transitions entre ces séquences et le reste du film font mal aux oreilles tant le résultat est calamiteux.


Et en VO me diriez vous puisque Clint Eastwood et Eli Wallach sont encore de ce monde ? Les deux monstres du cinéma américain ayant décidé de se prêter au jeu, quid du résultat ?

Le premier nommé s’en tire assez bien et le résultat est plutôt honnête mais le rendu concernant Eli Wallach est catastrophique. Sans faire injure à l’immense comédien que je respecte infiniment, il faut bien reconnaître que le poids des ans se fait indiscutablement sentir.


La question des choix artistiques, mais surtout éditoriaux (donc financiers) se pose avec force. Quel est l’intérêt de mettre sur le marché un tel produit (je parle du BR comme de l’édition DVD qui a servi de base technique et artistique) ?


A mon avis : aucun.


J’ai lu ici ou là que des puristes préféraient regarder une édition DVD antérieure, pas forcément parfaite techniquement mais cohérente artistiquement parlant, et je crois que je ne suis pas loin de partager leur point de vue.


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