Dans les plis du rêve et du souvenir, mon esprit tisse une ville, une ville-monde. J’entrevois des quartiers au cours de certains rêves, ce sont les quartiers du nord, des quartiers qui ont été bouleversés par l’industrie. Je suis parti de Cherbourg pour sa situation et sa lumière de mer, pour cette presqu’île qui désigne l’horizon, par ce doigt tendu qui franchit la mer.
Je couve cet œuf précieux de 87 pages et j’ose l’ouvrir pour qu’il devienne un oiseau et trouve son envol. J’ose me laisser un peu aller maintenant que la charpente de l’histoire paraît plus solide.
L’héroïne et la ville deviennent plus protéiformes.
Cette nuit j’ai encore rêvé de cette ville et depuis j’ai pris des notes sans encore pouvoir rédiger de vraies pages. J’accepte de me soumettre à ce rythme bringuebalant. C’est comme pendant une randonnée, vous avez l’impression de ne pas avancer et bientôt vous vous rendez compte que vous avez dépassé tel ou tel cap qui vous paraissait lointain.