Ridley Scott est un touche à tout, qui s’est mué film après film en chef de file de l’entertainement américain, au point d’en oublier tout style, et de sacrifier au profit du divertissement la profondeur de ses thématiques. Même problème chez ce Robin des bois qui a clairement l’ambition de se renouveler et de casser l’image proprette du héros lovée dans la mémoire commune. Scott a voulu obscurcir le tableau: imagerie aux couleurs sombres, morts et deuils en pagaille, et bataille intenses au cœur des bois. De son récit épique, dont il respecte les codes à la lettre (héroïsme, honneur, amitié, vengeance, trahison, guerre), il n’y a pas grand-chose à retenir, hormis peut-être l’efficacité d’une mise en image et d’une action sans temps mort. Pour le reste, Scott offre le vide abyssal en perspective dramatique en collant à des schémas habituels, fatigants car prévisibles. L’histoire d’amour notamment, ne s’élève jamais pour transcender les refrains coutumiers du genre, avec antagonisme simpliste entre les deux protagonistes, et vieilles resucées des taquineries pré-amoureuses. Même les acteurs nous rejouent leurs numéros chroniques: ours mal léché au grand cœur du côté de Crowe, beauté froide pour Blanchett, salaud passionnel pour Oscar Isaac (bis repetita de l’Oreste d’Agora). On se contentera alors du plaisir immédiat d’une reconstitution soignée et, dans son ensemble, captivante du Moyen-Age à défaut de s’attarder sur les longueurs du début, la tiédeur du reste, et, le bâclage final.
Ridley Scott est un touche à tout, qui s’est mué film après film en chef de file de l’entertainement américain, au point d’en oublier tout style, et de sacrifier au profit du divertissement la profondeur de ses thématiques. Même problème chez ce Robin des bois qui a clairement l’ambition de se renouveler et de casser l’image proprette du héros lovée dans la mémoire commune. Scott a voulu obscurcir le tableau: imagerie aux couleurs sombres, morts et deuils en pagaille, et bataille intenses au cœur des bois. De son récit épique, dont il respecte les codes à la lettre (héroïsme, honneur, amitié, vengeance, trahison, guerre), il n’y a pas grand-chose à retenir, hormis peut-être l’efficacité d’une mise en image et d’une action sans temps mort. Pour le reste, Scott offre le vide abyssal en perspective dramatique en collant à des schémas habituels, fatigants car prévisibles. L’histoire d’amour notamment, ne s’élève jamais pour transcender les refrains coutumiers du genre, avec antagonisme simpliste entre les deux protagonistes, et vieilles resucées des taquineries pré-amoureuses. Même les acteurs nous rejouent leurs numéros chroniques: ours mal léché au grand cœur du côté de Crowe, beauté froide pour Blanchett, salaud passionnel pour Oscar Isaac (bis repetita de l’Oreste d’Agora). On se contentera alors du plaisir immédiat d’une reconstitution soignée et, dans son ensemble, captivante du Moyen-Age à défaut de s’attarder sur les longueurs du début, la tiédeur du reste, et, le bâclage final.