Le 9 mai, j’étais au Printemps des Rues, un Festival des Arts de la Rue dans le 10e arrondissement de Paris. Plaisir de revoir Claire Ducreux, François Blanc de la Cie Puppets, la Compagnie du Petit Monsieur et sa 2 secondes (tribulations à la Tati d'un homme avec sa tente), de suivre sur le Quai de Jemmapes Vaguement la jungle et leur musique qui réchauffe à se taper dans les mains. Surpris par un extrait du Médecin malgré lui, de Molière, la scène où Monsieur Robert veut s’interposer entre Sganarelle et sa femme Martine, une scène de ménage en pleine rue, au milieu des badauds, qui met d’abord mal à l’aise et tourne au rire et à l’aigre ; personne n’aide Monsieur Robert à se relever, si quelques uns le plaignent. Les Goulus commencent ainsi leur voyage dans l’œuvre de Molière.
De l’autre côté du canal, le manège de la Toupine tourne, propulsé par les parents qui se balancent en s’amusant… Le clown Fratelli Fiasco nous plonge dans un conte étonnant où les transformations se succèdent, l’homme usant de quelques artifices pour devenir nain et nous entraîner dans un monde où il peut parler aux oiseaux, aux dragons, les pigeons s’approchent, le public rit, s’émeut devant ce personnage qui couve un œuf, devient lui-même capable de voler (oui, il vole dans les airs !), et revient saluer au son de l’orgue de barbarie qui l’a accompagné pendant tout son récit dans une langue inventée mais comprise par tous.
Et j’ai terminé cet après-midi dans la cour de l’hôpital Saint Louis avec le Théâtre de l’Unité et son Gourmandisiaque, restaurant dont la particularité est de s’adresser à tous les sens, y compris au sixième, celui de l’amour. Boissons et nourritures sont ceux que les humains, depuis longtemps, recherchent pour les aider aux plaisirs de la chair, plats et liqueurs aphrodisiaques, dont l’effet sur les convives est augmenté par les propos tenus par Annie et Félix, tantôt scientifiques, tantôt poétiques, tantôt crus (et les invités à la table sont cuits !). La cour du vieil hôpital s’en est réjouie et les arbres tordus se sont, me semble-t-il, redressés pendant le spectacle.
Et je suis rentré chez moi… Attendant les prochains festivals (Vive l’Art Rue – vivelartrue.org – , dans le Val de Marne, du 12 au 23 mai, et Guinguettes et Compagnies – guinguettes.org –, en Essonne, les 5, 6 et 12 juin).