Tchétchénie et population russe

Publié le 04 décembre 2007 par Aurialie

Le dernier sondage du centre Levada concerne la situation en Tchétchénie et les réponses sont assez révélatrices de l'ambiguïté du discours du pouvoir russe.

Sur les 1600 personnes interrogées, 42% pensent qu'une vie paisible s'installe dans la république caucasienne, contre 36% que la guerre se poursuit (22% ne se prononcent pas). Ils sont 55% à croire que des pourparlers de paix ont commencé (nombre en diminution depuis 2005 où 70% pensaient de même, 61% en 2006), 16% qu'il n'y a plus d'actions militaires et 13% que les opérations militaires continuent (16% ne se prononcent pas).

Concernant la situation en Tchétchénie, 61% estiment qu'elle est tendue, 11% critique, 13% tranquille et 3% heureuse (12% NSP). 52% pensent qu'elle ne va pas changer dans les années à venir, 19% qu'elle va s'améliorer et 12% qu'elle va empirer. Et 45% pensent que dans le futur, la jeune génération tchétchène (les 10/12 ans) sera hostile à la Russie, 24% qu'elle sera amicale et souhaitera rester dans la Fédération de Russie.

Les réponses à ce sondage montre donc l'ambiguïté du discours positif du Kremlin qui s'oppose à une réalité inquiétante : les autorités russes clament depuis 2006 que la guerre en Tchétchénie est finie (déclaration de Poutine en janvier 2006 et d'Ivanov en juin 2006), ce que la population croit, tout en sachant que la situation y est tendue et que la guerre a engendré une génération hostile à la Russie.

De plus, peut-on dire qu'une guerre est réellement finie, alors qu'il y a encore plus de 25.000 hommes stationnés dans la République et que les attaques contre les forces armées et la police restent fréquentes ? Même après le retrait de l'armée russe prévue en 2008, qui laissera alors la région aux mains de la milice de Kadyrov, 22.000 hommes devraient encore être présents, ainsi que 3.000 gardes-frontière.

Légende photo : Enfant réfugié tchétchène dans un camp en Ingouchie (source : Time)