Après avoir beaucoup parlé de thés de Kagoshima, département méridional épargné par les caprices de la météo, comme promis, voilà un peu de Shizuoka. Voici deux sencha de Shizuoka, d'autant plus proche géographiquement qu'ils proviennent tous deux de la région de Iwata 磐田, partagé entre plaine et douces montagnes, au sud-ouest du département.On trouve dans ce district nombre d'appellations célèbres correspondantes à diverses villes, communes ou anciennes communes. Parmi elles, les thés de Kakegawa 掛川, Kikugawa 菊川, bien sûr Iwata, ou encore Tenryû 天竜 et Fukuroi 袋井.
Ce sont ces deux dernières régions qui nous concernent aujourd'hui avec deux shincha (thés nouveaux).
Tenryû, avec Kawane et Honyama, et l'une des plus célèbres région productrice montagneuse de thé de Shizuoka, et donc du Japon. Ce sencha, comme c'est le cas de la plupart des thés de montagne, est un futsumushi-sencha, un thé vert étuvé pendant une période courte, 30-40 secondes. Il a poussé à une altitude de 600 mètres.
Après une infusion, 65-70°C, pendant 1min20s, la liqueur dégage un riche parfum qui comble mes espérance. Comme écris plus haut, c'est un brin floral, un brin fruité. Mais surtout, la petite touche tourbé (qui n'est pas un défaut en soit, juste que personnellement je ne suis pas fan) des feuilles sèches de transparaît pas dans le thé infusé. Par ailleurs, cette liqueur est d'un beau jaune doré aux reflets vert, d'une parfaite limpidité.
Quelques dizaines de kilomètres au sud-est de Tenryû, en plaine vallonnée, plus proche de l'océan, se trouve Fukuroi. Voici un autre shincha, lui aussi sur réservation, en quantité encore plus limitée que le Tenryû. Nous avons là à faire avec un thé étuvé légèrement, mais tout de même trop pour pouvoir être appelé futsumushi-sencha, disons qu'il s'agit d'un petit chûmushi-sencha (temps d'étuvage moyen). Malgré la pésence de petites feuilles et d'un peu de poudre, on a quand même un ensemble de feuilles bien longue, très finement roulées. En plaine, avec des feuilles moins épaisses que sur mon Tenryû plus haut, on obtient plus facilement de très fines "aiguilles". Un vert profond magnifique, brillant, d'une grande uniformité.
Deux thés géographiquement très proche, deux sencha à l'étuvage court, futsumushi (ou presque). Tout deux fortement parfumé, astringent au premier abord. Néanmoins, dans le détails, ils sont radicalement différents. Bien plus que la différence thé de plaine / thé de montagne, il me semble que c'est bien la différence entre un hi-ire marqué et un hi-ire quasi inexistant qui fait toute la différence entre ces deux crus 2010.