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Le cyberartiste Jeremy Mayer réanime les vieilles machines à écrire.

Publié le 15 mai 2010 par Lovny
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Delilah

Une femme robot, tout droit sortie de l’imagination d’un Pygmalion des temps modernes : voici Delilah, une créature à taille humaine. Fruit des nombreuses heures de travail de l’artiste américain Jeremy Mayer et de l’assemblage de milliers de pièces de machines à écrire, elle dégage une beauté étrange. Jeremy Mayer a eu la gentillesse de répondre à mes questions sur son art : pourquoi des machines à écrire, cyberartiste ou steampunk ? Vous saurez tout sur cet artiste qui rêve secrètement d’exposer à Paris…

Bonjour Jérémy ! Vous venez de l’Iowa et réalisez des sculptures de grande taille avec de vieilles machines à écrire…Quelle idée étrange ! Pourquoi avoir choisi des machines à écrire ?

En fait, je viens du Minnesota à l’origine. J’ai commencé ce travail pendant que je vivais dans l’Iowa, brièvement à la fin des années 1990, alors que mon ex-épouse travaillait sur sa maîtrise de la peinture.
J’ai choisi
de travailler avec des machines à écrire quand la mère de mon ex-epouse a voulu se débarrasser de sa petite machine à écrire portable Olivetti , et j’avais toujours eu envie de démonter une machine à écrire.
Quand je l’ai démonté, j’ai réalisé que c’était plein de morceaux qui ressemblaient à des pièces d’anatomie des animaux, alors j’ai décidé de faire un petit chien. Lorsque je l’ai montré aux gens, j’ai commence à réaliser que ce n’était pas tout à fait assez convaincant comme sculpture, alors j’ai commencé à collectionner des machines à écrire que j’ai pu trouver et je me suis mis à les démonter. J’avais envisagé d’utiliser d’autres machines, comme les machines à coudre, mais je pensais qu’il y avait assez de variété dans les parties de la machine à écrire pour les utiliser exclusivement.
Bien que j’aime la littérature de science-fiction, l’influence principale est la beauté de la machine en elle-même. Je voulais faire disparaitre l’existence de la machine à écrire, ne laissant que les éléments, sans que sa fonction ne ne soit visible.

Vous dites ne pas vous associer au mouvement steampunk…Pourtant votre travail évoque ce mouvement, mais il rappelle également le cyber-punk et évoque donc un âge où les machines sont plus électroniques que mécaniques…Vous sentez vous plus proche du cyberpunk que du steampunk ?

Pour moi, steampunk est une tendance esthétique qui a à voir avec les machines vapeur et de l’influence de la période victorienne et édouardienne de l’histoire.

Certaines personnes peuvent discuter avec moi à ce sujet, mais il s’agit d’une “rétro” esthétique, pas d’un mouvement artistique solide à base de référence historiques et artistiques.Je vois mon travail comme une nouvelle façon de penser à la grande quantité de déchets industriels créés par les humains dans les deux derniers siècles.
De nombreux autres artistes que je connais qui travaillent avec des matières recyclés sont également troublés par leur
inclusion dans le genre steampunk.
Les gens vont continuer à fabriquer des machines qui deviennent archaïques, et nous serons toujours à trouver des moyens créatifs pour les recycler. Si l’on examine attentivement mon travail, on verra que la plupart des pièces sont des machines à écrire qui ont été fabriqués à partir de 1930, ce qui n’a absolument rien à voir avec l’époque victorienne.
Tous les cas de l’art machine ne rentrent pas dans le cadre du steampunk.
Je peux dire que mon travail s’apparente plus au cyberpunk, qui finira par avoir plus d’influence en raison de sa place dans l’avenir plutôt que par le passé. Cyberpunk évoque souvent ce thème recouvre d’un futur dystopique, un monde où les ressources sont limitées et les machines obsolètes très abondantes, ce qui résonne avec moi. J’essaie de faire de la sculpture figurative de même que les grands maîtres ont fait, mais en utilisant les matériaux de notre temps. Mes intérêts vont changer avec l’évolution de ces matériaux, alors on peut s’attendre à un travail nouveau et différent de ma part dans l’avenir.

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Le processus de création que vous mettez en place se réfère à la nature qui est pour vous une artiste de l’assemblage, vous êtes passionné par les sciences et la physique en particulier. Travaillez vous également dans ce domaine ou êtes vous artiste à plein temps ?

J’ai toujours été intéressé par la physique, l’astronomie, la biologie et les sciences en général, mais je n’ai jamais travaillé dans ces professions. Je suis artiste d’abord.

Après les humains et quelques animaux (dont un sympathique chat), quels sont vos futurs projets d’assemblage ?

En ce moment je travaille sur un tête d’un personnage féminin, et mon prochain projet sera un autre personnage féminin à grande échelle qui est debout. Je fais de petites commandes quand je le peux.

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Votre auteur de science fiction favori ? (moi c’est Philip K Dick)

J’aime beaucoup les livres de William Gibson et sa façon de penser l’avenir et le présent.

Combien de temps avez-vous mis pour réaliser la grande sculpture de femme ?

J’ai passé 1400 heures faire la sculpture “Delilah”.

Un message aux lecteurs de ce blog ?

J’espère que les gens vont penser aux utilisations possibles d’un objet avant de les jeter dans la corbeille.

+ Le site de Jeremy Mayer

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Mayuko's Damselfly




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