Koh Samui, le 14 mai 2010
Objet :
« Pour information »
Monsieur Eric Zemmour
LE FIGARO
14, boulevard Haussmann
75009 PARIS
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Courriel : sur site Internet du Figaro
[A l’attention de la Direction et de la Rédaction du Figaro ainsi que de Jean Sévillia]
Monsieur,
Provisoirement loin de France, j’ignore si vous avez répondu à ma lettre du 4 avril dernier, qui avait pour objet, « Soulevez le lièvre, que diable ! », et a fortiori, si vous avez soulevé d’éventuelles objections sur le fond.
Dans celle-ci, je vous exhortai à dénoncer publiquement les mensonges et les « croyances au miracle » sur lesquels continuent de fonctionner, aujourd’hui comme aux pires époques obscurantistes, la communauté humaine en général et la société française en particulier avec des conséquences dont vous avez récemment pâti.
En effet, ces mensonges et ces « croyances au miracle » du penser superstitieux servent aujourd’hui de fondement aux condamnations moralisatrices des bienpensants, quoiqu’elles soient uniquement basées sur des fictions, à savoir celle d’un Bien et d’un Mal prétendument absolus ainsi que celle de la division artificielle des humains en deux catégories : les bons et les mauvais, les gentils et les méchants, les « vertueux » et les « salauds ». Cette fable a pourtant été dénoncée sans ambiguïté, voici bientôt deux mille ans, par l’un des grands diseurs universels de LA Vérité éternelle absolue, puisqu’il n’y a, en réalité, que des individus et des groupes d’individus égoïstes, TOUS sans aucune exception et quels que soient leurs critères d’appartenance, dans leurs affaires d’amour, de possession (de biens et de personnes) et de gloriole ou honneur-vanité - sauf à vous-même ou à quiconque, évidemment, d’établir le contraire !
Les condamnations moralisatrices partisanes publiques visent aujourd’hui plus particulièrement la « stigmatisation » de la superstition musulmane et le « racisme stricto sensu ». Or, ces jugements de valeur seulement « relatifs », puisqu’il n’y a ni Bien ni Mal absolus sur Terre, émanent d’individus et de groupes d’individus en rien moins irréprochables que quiconque, ce qui devrait suffire à les dispenser de leurs leçons de morale aux Autres, puisque, face à l’Idéal, chacun est forcément coupable, coupable de « crime de lèse-Idéal » !
Pour établir cette évidence face aux soi-disant « vertueux bienpensants » du jour, notamment venus d’ailleurs, il me suffit d’évoquer les comportements indiscutables avérés sur le continent africain et en terre d’islam en général, à savoir le génocide rwandais, la chasse aux Albinos en Zambie et aux Zimbabwéens en Afrique australe, voire aux clandestins haïtiens en Guadeloupe, les récents conflits interethniques au Kenya et au Congo, sans oublier les conflits interreligieux et autres attentats entre chiites et sunnites, voire les derniers massacres de chrétiens par des musulmans au Nigéria, etc., etc. Aussi le continent africain et la superstition musulmane sont-ils particulièrement malvenus pour donner des leçons de morale aux Autres ! ! !
Néanmoins, face au silence généralisé des faiseurs d’opinion du jour, voire de leur appui et de leur lâcheté intellectuelle, les prétendus vertueux donneurs de leçons de morale d’ici peuvent-ils prospérer comme tous les hypocrites (inconscients inclus) d’hier, d’aujourd’hui et de demain en reprochant aux Autres ce qu’eux-mêmes ont fait hier, font aujourd’hui et referont demain à la première occasion, où leurs intérêts égoïstes, individuels ou collectifs, de toutes sortes l’exigeront.
C’est tout particulièrement le cas des soi-disant « Grandes Gueules » de RMC Info avec leurs condamnations moralisatrices quasi quotidiennes fondées exclusivement sur la pensée unique politiquement correcte du jour, quoique superstitieuse, alors que, comme l’établit ma lettre jointe du 26 dernier, ils tombent précisément, sous l’une ou l’autre forme, dans la discrimination reprochée aux Autres, sans avoir pour autant l’honnêteté et le courage intellectuels de faire face, depuis des années, à mes arguments intellectuellement et philosophiquement étayés et rappelés dans le courrier annexé.
Cette lâcheté intellectuelle commune à la quasi-totalité des soi-disant « élites » d’aujourd’hui, y compris celle des deux derniers présidents en exercice, comme en témoigne ma correspondance, fait de notre République, une république des lâches, selon le titre même du livre de Rachid Kaci. Ainsi, alors que la troisième République avait eu le courage de proclamer la séparation de l’Église de l’État, fidèle en cela à la pensée antireligieuse de Voltaire et autres philosophes des Lumières, la Cinquième vole au secours de la superstition religieuse en général, et de la superstition musulmane plus particulièrement sous couvert d’accusations de « stigmatisation de l’islam » et d’ « islamophobie ».
Á la vérité, bien considéré toutefois, ces accusations ne sont rien d’autre en fait que la caution implicite de pratiques d’un autre temps (sharia et fatwa entre autre), pourtant incontestablement attentatoires aux principes du catéchisme soi-disant universel contemporain en matière d’égalité entre les sexes et de liberté d’expression notamment – sauf à vous-même ou à quiconque, évidemment d’établir le contraire !
Pour ce qu’il en est de la Vérité absolue du dogme musulman sur le fond, comme il en va pour les autres religions monothéistes, que leurs thuriféraires, en particulier le pseudo-philosophe ou « philosopheur » Bernard-Henri Lévy au premier chef, et autres théologiens aient le courage de confronter le penser superstitieux religieux, avec ses « deux » prétendus absolus, Dieu et notre monde, à la pensée véritablement philosophique de Spinoza ! Il suffirait pour cela de refaire publiquement son procès sur le fond, comme le permettraient nos médias contemporains, télévision notamment - jusqu’ici, toutefois, le quotidien Le Monde et l’hebdomadaire Marianne se sont dérobés devant cette proposition !
Et c’est ainsi que peuvent se perpétuer impunément les mensonges et les « croyances au miracle » du monde, dans leur absolutisation de vérités relatives, car, quand on refuse de les confronter à LA Vérité éternelle absolue, donc de participer au seul et unique véritable débat d’idées qui vaille, on a toujours forcément raison - par chance pour les menteurs, toutefois, les humains sont davantage portés par nature à « croire » qu’à vraiment penser !
Le comble, néanmoins, en matière de superstition religieuse, toutes religions confondues (monothéistes ou polythéistes), est d’entendre un soi-disant philosophe médiatisé, Bernard-Henri Lévy en l’occurrence, faire l’apologie de la superstition musulmane sans même avoir l’honnêteté et le courage intellectuels d’affronter ses détracteurs. J’en veux pour preuve ses propos parlant d’un « islam des Lumières » sur RMC Info et d’un « islam éclairé » avec Karl Zéro, ou déclarant sur Europe 1 devant Ayaan Hisrsi Ali, une musulmane frappée de fatwa, à propos de l’islam et du Coran : « C’est une grande religion, c’est un grand Livre. » - un philosophe qui fait l’apologie de la religion, quelle qu’elle soit, c’est tout sauf un philosophe, c’est un « philosopheur » qui a tout à apprendre de la véritable philosophie : celle qui ne connaît que l’absolu UN, Unique !
Sur le fond, en matière de religion, outre l’argument philosophique imparable niant la coexistence possible de deux absolus, ainsi que démontré dans le texte, Mensonges et lâcheté des élites, que les théologiens et autres croyants religieux me démontrent que la religion pourrait être l’expression de LA Vérité absolue, alors que plusieurs dogmes religieux se confrontent. En effet, lorsque deux vérités, ou plus, qu’elles soient religieuses ou idéologiques, sont en présence, aucune d’elles ne peut prétendre exprimer l’Absolu, la réalité ou vérité absolue - sauf à vous-même ou à quiconque, évidemment, de démontrer le contraire !
De surcroît, ces vérités religieuses prétendument absolues se trouvent, le cas échéant, confrontées à celles de la métaphysique matérialiste, comme il en va précisément des penseurs arabes Avicenne et Averroès, dont le Premier Agent, par ailleurs tout aussi mystérieux que le primus motor d’Aristote, n’a rien à voir avec un quelconque Dieu religieux - et ses catéchismes !
Par ailleurs, toujours à propos de religion, comment serait-il possible que ce Dieu soi-disant unique, revisitant sa copie au fil des siècles et des millénaires, soit venu apporter un message différent au monde à différentes époques, tout en exprimant LA Vérité absolue, paraît-il, en chaque circonstance ?
C’est d’ailleurs sûrement pourquoi les anciens maoïstes Adel Rifaat et Baghat Elnadi, reconvertis en théologiens musulmans, ont pu tenir les propos abracadabrantesques suivants dans la Matinale de France Culture du 24 février 2009 :
« Le Coran n’est pas la vérité absolue » (puisque chaque mot ne l’est pas selon Adel Rifaat)
« Dieu lui-même a révélé plusieurs textes », puisque le Coran reconnaît qu’il y a la Torah, qu’il y a les Evangiles, et reconnaît que ces livres-là sont des livres divins, des livres sacrés, des livres que Dieu a révélés aux hommes ; et ce n’est pas seulement ces deux livres ou ces trois livres, il y a, selon le prophète Muhammad, il y a plusieurs dizaines de livres qui ont été révélés et qui ont disparu…alors, être divin ou être sacré ne signifie pas nécessairement être éternel… c’est ça que nous essayons de dire. (Baghat Elnadi)
« Il y a dans le Coran comme livre fondamental, comme lieu fondamental de la psyché musulmane, ce problème de savoir si la parole de Dieu peut être discutée, et tout ce que nous disons par notre lecture du Coran, c’est qu’elle est à la fois transcendante et inscrite dans l’Histoire, donc qu’elle peut avoir des pans qui sont relatifs. » (Adel Rifaat):
« Si nous pouvons, à notre très modeste niveau, participer à quoi que ce soit d’utile pour faire face aux problèmes évoqués, nous le faisons en nous plaçant au point névralgique où se conjuguent tous les malaises de ceux qui se réfèrent au Coran sans vraiment savoir ce qu’il dit, et à qui on a interdit de penser que « la parole de Dieu peut être relative aussi bien qu’absolue. » (Adel Rifaat)
« Juste une chose très importante : « Dieu a dit des choses relatives », c’est inscrit dans le Coran, Dieu a reconnu qu’il pouvait changer des versets. » (Adel Rifaat)
« Donc, il y a des versets contradictoires dans le Coran ? (Ali Baddou)
Exactement… il y a des versets qui annulent d’autres versets (Baghat Elnadi)
« Et donc c’est, c’est capital, et donc Dieu peut dire des vérités relatives… c’est pas parce qu’il se trompe… quand il dit deux choses contradictoires, c’est tout simplement parce que la vérité a changé entre-temps… il a toujours raison, mais, en ce qui concerne ces questions, dans le relatif… mais c’est très important… (Adel Rifaat) [Fin de citation]
A ce sujet, je vous précise que, suite à cette émission de France Culture, j’attends toujours la réponse de ses soi-disant élites à ma lettre du 11 avril 2009, qui avait pour objet, « Dieu, le Coran et l’obscurantisme sur France Culture ».
En conclusion, au vu de ces propos surréalistes, je vous laisse donc le soin de démêler le vrai du faux en matière de religion, voire de démontrer more geometrico, façon Spinoza, que celle-ci exprimerait effectivement LA Vérité absolue. A défaut, vous seriez bien obligé de convenir que tous les mensonges et toutes les « croyances au miracle » du monde découlent seulement du fait de partir de « fausses prémices », dont les menteurs d’aujourd’hui refusent de débattre, donc de se confronter à LA Vérité absolue, précisément par le seul fait d’être UNE, Unique !
C’est pourquoi je sollicite vos éventuelles objections et votre légitime argumentation contraire, intellectuellement et philosophiquement étayée, et vous exhorte encore une fois à « soulever le lièvre » des mensonges et des « croyances au miracle » du monde sur lesquels fonctionne toujours notre planète superstitieuse, c’est-à-dire obscurantiste dans sa confusion entre l’Absolu ou Idéal qui n’est pas de ce monde, même si certains s’imaginent encore aujourd’hui pouvoir transposer l’Idéal dans le quotidien, ainsi qu’en témoigne l’illusion scientiste contemporaine d’ « établir sur la planète un climat sur mesure pour l’éternité » - mais DEMAIN, toujours DEMAIN et seulement DEMAIN, à la saint Glinglin !
Dans cette attente, je vous remercie de votre attention et vous prie d’agréer, Monsieur, mes salutations distinguées.
Annexe : Lettre du 26 avril 2010 aux Grandes Gueules » de RMC Info