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IZO : L’esprit vengeur [Rétro Takeshi Kitano, l'iconoclaste]

Publié le 14 mai 2010 par Diana
IZO : L’esprit vengeur [Rétro Takeshi Kitano, l'iconoclaste]Takashi Miike, le nihilisme sans borne. Voilà l’une des manières qu’on pourrait qualifier le cinéaste japonais. Avec IZO / Izô : Kaosu Mataha Fujôri no Kijin (2004), Takashi Miike reste fidèle à lui-même, un cerveau malade engendrant une œuvre des plus complexe qui en refroidira plus d’un. L’œuvre se veut dérangeante, folle et exacerbée. Une ouverture épileptique qui nous montre la fécondation, la naissance et la mort d’un homme dans le Japon du 19ème siècle dans un maelstrom d’images d’actualités historiques. Un homme crucifié refusant de mourir et qui reviendra dans le Japon actuel se venger de l’élite, une vengeance pleine de rage et de haine…
IZO se défait de toute contrainte (contrainte de narration, contrainte temporel, etc…). Le film devient une entité de l’absurde qui laisse transparaître la générosité d’un auteur. Une générosité dans l’excès et l’exubérance. A travers IZO, Takashi Miike combat le mal par la mal. Il y dénonce les dérives de nos sociétés et la noirceur qui y habite, ainsi que la déviance de l’être humain. Il tire à boulet rouge sur les institutions à l’image de la justice, de l’armée ou bien encore de la religion. Takashi Miike met en scène une œuvre profondément révolutionnaire qui s’attaque à toute forme de pouvoir de l’homme faussement investit par ce même homme. Il fustige ainsi la démocratie et le principe de nation. IZO se veut un pamphlet dur sans aucune retenue.
IZO : L’esprit vengeur [Rétro Takeshi Kitano, l'iconoclaste]A travers son personnage fort captivant pour tout ce qu’il représente, IZO (à la fois homme et démon, avec et sans âme) est l’incarnation de la destruction jusqu’au boutisme. Il est guidé par des pulsions sexuelles et meurtrières s’incarnant dès lors comme les maux de notre société, il les porte en fardeau et les expulsent dans une violence viscérale et extrême. Il est une réincarnation vengeresse devenant un démon à mesure qu’il avance dans l’infini. Une imperfection destructrice néfaste d’un monde qui trouve malgré tout une nécessite en lui. Une nécessité purificatrice qui le voit condamner à errer, tuer sans fin puisqu’il ne peut mourir. Un démon du chaos comme miroir d’un monde fou.
IZO : L’esprit vengeur [Rétro Takeshi Kitano, l'iconoclaste]IZO est ce que l’on pourrait qualifier d’œuvre humaniste provocante dans cette façon de dépeindre la violence d’un monde par la violence d’un individu. La réalisation est acerbe avec un casting impressionnant de personnalité du cinéma de Yuya Uchida à Takeshi Kitano en passant par Kaori Momoi ou bien encore Ken Ogata. On notera également la présence du chanteur d’acid-folk Kazuki Tomokawa dont les paroles chantées se marient admirablement à cette œuvre de cinéma décapante. Un style de musique parfait qui s’invite dans des interstices ayant ici leur importance. IZO est un monstrueux n’importe quoi cinématographique qui mérite qu’on s’y attarde en dépassant les appréhensions. Une œuvre qui plus elle avance livre la décadence à l’état brut somme toute singulière.
> Rediffusion 24 juin, 20h30, Cinéma 2
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