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T'es pas cap de mourir ?

Publié le 07 novembre 2007 par Herve Lange
Je suis père de deux garçons de 11 et 8 ans. Je pense souvent à eux, et pas seulement le matin en me rasant ;o) en me disant que j'aimerais parfois être une petite souris (ou un drone, c'est plus moderne) pour voir ce qu'ils trafiquent dans la cour de récré. C'est très joueur un enfant, surtout un garçon, toujours prompt à tester de nouvelles expériences, de nouvelles pratiques et puis, avec les changements liés à l'adolescence, des nouvelles sensations intimes. Comme par exemple de jouer avec sa vie, bêtement. Se donner et se procurer des sensations qu'on croit géniales, motivé par le "t'es pas cap" du petit copain, ou se livrer bien malgré soi à des jeux imposés par la bande, hors d'une surveillance bien difficile à avoir puisqu'ils ont une apparence anodine. Et puis ne pas se rendre compte que ces sensations et ces jeux, c'est la toute dernière fois qu'on les a et qu'on s'y prête, parce que de prochaine fois, il n'y en aura pas. Jeu du foulard, jeu du pendu, jeu du bouc émissaire, jeu de la canette, jeu de Beyrouth, jeu du petit pont massacreur, jeu de la tomate... 90 noms différents de ces jeux existent. Ils semblent inoffensifs mais ont déjà provoqué la mort de 208 enfants. L'enfant peut être à la fois victime ou agresseur. Il n'a la plupart du temps aucune conscience des dangers et n'est absolument pas suicidaire. clip de prévention de sosbenjamin-jeux dangereux - Ma-Tvideo France2 clip de prévention de sosbenjamin-jeux dangereux - Ma-Tvideo France2 En me rasant justement ce matin, j'ai entendu avec effroi les premiers chiffres résultant de l'enquête nationale réalisée par TNS Healthcare Sofres, commanditée par l'association SOS Benjamin et financée par la Fondation de France, qui sera restituée à 14h à la Mairie de Paris : 1 million d'enfants, soit 10 à 12% de la population concernée, auraient déjà testé les jeux dangereux. 3 millions seraient potentiellement en danger. Mes deux fils rentrent dans les critères des jeunes sensibles à ces sujets. Nous nous sommes posés, et nous posons encore, leur mère et moi, trop de questions sur le type de prévention à apporter pour éviter ce véritable fléau. Nous nous sommes renseigné aussitôt auprès de l'association de parents d'élèves de l'école de nos enfants pour voir si quelque chose était prévu : oui, ce sujet va faire l'objet d'une campagne de sensibilisation. Mais il faut de la matière, de la méthode et surtout de la pédagogie. Chers parents qui lisez ces lignes, une seule chose à faire : allez sur le site internet de l'Association SOS Benjamin - ONECR (Observatoire National d'Etudes des Conduites à Risques). Ce site comporte notamment une vidéo de prévention à montrer aux enfants ainsi que des plaquettes à télécharger pour les jeunes, les parents et les professionnels. Pour une fois l'expression "c'est une question de vie ou de mort" est très loin d'être galvaudée. Ces pratiques sont une calamité, une horreur et une épée de Damoclès à tout instant au-dessus de nos têtes et de celles de nos enfants. Il faut soutenir l'énorme courage et travail effectué par Magali et Roger Duwelz, qui ont décidé de se battre, il y a 12 ans, après avoir retrouvé leur fils Benjamin, âgé de 10 ans et demi, pendu à l'essuie-mains dans les toilettes de son école, et décédé 6 jours plus tard de ses blessures.

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