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De l'austérité budgétaire, longue note

Publié le 15 mai 2010 par Isaac_paris
De l'austérité budgétaire, longue note
Est-il nécessaire de rappeler ici les raisons qui ont poussé les Grecs et qui poussent les Portuguais à s'engager dans un régime de rigueur budgétaire ? Peut être.
Est-ce pour faire remonter le cours des actions cotées dans la zone Euro ? Pour le coup, pas vraiment.
Car la chute des marchés, pour le coup, s'est avérée plutôt corrélée à l'économie réelle. Les observateurs craignant en effet deux phénomènes :
L'incapacité de certains états à honorer leur dette.
L'incapacité de l'espace Euro à créer les conditions de la croissance dans une économie plombée par les déficits publics.
Bref. Patatras.
Petit rappel de quelques données de l'économie grecque :
Croissance 2010 : -4 %
Déficit du budget : 8,1 %
Cumul de la dette ramené au PIB : 133,3 % (145% prévu pour 2011)
Les conséquences de cette prise de conscience ont été à l'origine des évèvements de ces deux dernières semaines. La situation ne date en effet pas d'hier. Pour avoir trop attendu, le gouvernenement grec a donc pris les mesures suivantes, qui se déclinent en deux volets : augmentation de recettes et baisse drastique des dépenses publiques :
- Hausse de deux points du principal coefficient de la TVA de 19% à 21% (pour les autres coefficients de la TVA, de 4,5% à 5% et de 9% à 10%), ce qui doit rapporter 1,3 milliard d'euros, soit 0,55% du Produit intérieur brut (PIB). Les impôts sur les héritages et les donations sont augmentés au moyen d'un barème d'imposition progressive instauré par une loi adoptée par le parlement en janvier 2010.
- Une augmentation des taxes spéciales sur la consommation (les droits d'accise) est également prévue, ou déjà mise en place. Ainsi, la taxe sur l'alcool va grimper de 20%, soit une augmentation par bouteille de 1,20 euro et de 0,60 euro pour l'ouzo et le tsipouro. Le tabac perçoit une augmentation de 63%. Les carburants n'échappent pas à la règle avec une progression de 0,08 euro des taxes sur l'essence représentant une hausse de 0,1 euro pour le consommateur et 0,03 euros sur le gazole soit +0,04 euro pour le consommateur. En 2009, une augmentation similaire de ces taxes s'était traduite par une augmentation des recettes d'environ 20%. De nouvelles taxes sont également ajoutées aux produits de luxe (les voitures de plus de 35.000 euros, yacht, hélicoptères privés). En tout, la hausse des taxes spéciales sur la consommation doit rapporter 1,1 milliards d'euros, soit 0,45% du PIB.
- Il est également prévu d'introduire un droit d'accise sur l'électricité : 2,5 euros/MWh pour les entreprises et 5 euros/MWh pour les ménages – à l'exclusion de l'électricité produite à partir de sources d'énergie renouvelables. Les exonérations du droit d'accise concernant le diesel utilisé par l'entreprise publique d'électricité est aussi supprimé.
- A ces mesures vient se rajouter une nouvelle réforme fiscale. Elle comporte une nouvelle grille d'imposition des revenus ajoutant notamment un coefficient de 40% pour les revenus supérieurs à 60.000 euros au lieu de 75.000 euros actuellement. Les contribuables devront également fournir avec leur déclaration de revenus les reçus pour tout achat de biens et de services. Et l'Etat veillera au grain, des mesures contre la fraude vont être mises en place. Elles comprennent la création d'un système d'évaluation objective des richesses extérieures (logements, voitures, bateaux, piscines ...) pour croiser la déclaration de revenus. Elles imposent également des caisses enregistreuses pour les taxis, les stations-services, les kiosques, ou encore les marchés de rue. La Grèce a également décidé de créer un impôt sur les constructions illégales qui devrait représenter 1,3 milliard de recette, et l'instauration de nouveaux impôts, notamment des taxes dites "vertes", sur les jeux d'argent et les bénéfices des entreprises.
Dépenses
La réduction du déficit budgétaire passe aussi par une meilleure maîtrise des dépenses. Ainsi, une baisse de 2,4 milliards d'euros est attendue. Dans cet objectif, la Grèce a ciblé sur trois mesures essentielles.
La première concerne les réductions des salaires nominaux et des retraites dans la fonction publique avec un impact de 1,7 milliard d'euros, soit 0,7% du PIB :
- Les employés du secteur public vont avoir une réduction de 30% du 13e mois et de 60% du 14e mois de salaire touchés.
- Même punition pour tous les fonctionnaires avec une réduction de 30% des primes de Noël, de Pâques et de vacances d'été. La réduction totale du "14e mois" (versé à tous les fonctionnaires) qui permettrait de réaliser une économie d'environ 1 milliard d'euro.
- Réduction de 2% en plus des 10% déjà annoncées sur les suppléments de salaires (primes...) La loi correspondante, qui prévoit notamment la réduction supplémentaire de 2 % annoncée le 3 mars, a été adoptée par le parlement le 5 mars et appliquée avec effet rétroactif au 1er janvier.
- Réduction de 7% des salaires dans les entreprises publiques et réduction de 30% des primes de Noël, de Pâques et de vacances d'été. Comme ces entreprises n'appartiennent pas à l'administration publique, ces mesures se traduiront par une baisse des subventions de l'Etat.
- Réduction de 10% du financement par l'Etat des caisses de retraites de l'entreprise publique d'électricité (DEI) et de l'opérateur grec des télécoms (OTE), conduisant à une réduction des crédits budgétaires correspondants.
- Toutes les pensions du secteur public et du secteur privé sont gelées. Cette mesure annule ainsi les augmentations annoncées et inscrites dans le budget mais elle ne concerne cependant pas le personnel de sécurité, le personnel infirmier et les enseignants.
Au Portugal, les impôts sur le revenu devraient augmenter entre 1 et 1,5% et la TVA passer de 20 à 21%. Les impôts sur les bénéfices grimperont quant à eux de 2,5 points pour les entreprises dont les bénéfices annuels dépassent plus de deux millions d'euros.
Par ailleurs, les salaires des dirigeants des entreprises publiques et des élus seront amputés de 5%. Le Premier ministre a indiqué que ces mesures resteront en vigueur jusqu'en 2011, date à laquelle José Socrates table sur un déficit budgétaire s'élevant à 4,6% du PIB, contre 9,4% en 2009.
On le voit, ces pays ont peut-être mis le temps, mais lorqu'on a plus le choix, il n'y a rien de plus facile que de prendre une décision.

De l'austérité budgétaire, longue note
La question doit sans doute se poser à la France. Bayrou avait fait de la rigueur budgétaire un élément central de la campagne 2007. Mais à la faveur de la crise de 2008, la nécessité d'éteindre des incendies qui avaient pris un peu partout et menaçaient la maison a mis au second plan cette question cruciale.
Il faut tout de même signaler qu'il y a eu une nette amélioration de la situation depuis 2003 et jusqu'en 2008 donc.
Néanmoins, la dette publique représente aujourd'hui 75% du PIB. Pour un montant cumulé de plus 1400 Milliards d'Euros.
Alors ?
Liste de propositions du blog d'Isaac, à débattre.
Réduction des dépenses :
Baisse uniforme pendant deux ans de 2,5 % des salaires de l'ensemble des salariés de la fonction publique et des collectivités territoriales. Economie prévisionnelle : 2,87 Milliards par an.
Réduction des effectifs de la fonction publique et des collectivités territoriales. L'idée du non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite n'est pas mal. A ne pas appliquer uniformément.
Economie prévisionnelle : > 1,6 Milliards par an.
Baisse des salaires + primes + pensions de l'ensemble des hauts-fonctionnaires et contrats "spéciaux" de l'état (type ministres, membres des cabinets ...) : 20 %Suppression de l'ensemble des avantages en frais du gouvernement et des membres des cabinets ministériels et des logements de fonction. Chacun doit payer son appartement dans ce pays.
Economie prévisionnelle : > 50 Millions d'Euros (très difficile à établir) mais surtout symbole indispensable.
Augmentation des revenus :
Suppression du bouclier fiscal
Gain supplémentaire prévisionnel : 600 Millions
Augmentation de l'impôts sur le revenu pendant deux ans :
Rappel du barême :
Revenus jusqu'à 5 875 euros 0 % Aujourd'hui -> 0,5% demain
De 5 875 à 11 720 euros 5,5 % Aujourd'hui -> 6 % demain
De 11 720 à 26 030 euros 14 % Aujourd'hui -> 15 % demain
De 26 030 à 69 783 euros 30 % Aujourd'hui -> 31 % demain
Plus de 69 783 euros 40 % Aujourd'hui -> 45 % demain
Création de deux nouvelles tranches :
De 120 000 à 150 000 euros 55 %
Plus de 150 000 euros 65 %
Gain suplémentaire prévisionnel : > 1,2 Milliards
Augmentation de la TVA pendant deux ans de 1%.
Gain suplémentaire prévisionnel : > 1,4 Milliards
Augmentation de l'impot sur sociétés pendant deux ans de 3%.
Gain suplémentaire prévisionnel : > 1 Milliards
Total de nos mesures : Plus 8,5 Milliards. Et on est encore loin du compte pour les sceptiques ...
nm.


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