Leur principale préoccupation : non pas que la banquise fonde sous leurs pieds… mais qu’un ours polaire décide qu’ils feraient un bon déjeuner. Tous les participants ont suivi des cours de tir à la carabine.
«Il n’y aura ni navire, ni avion, ni route prévue à l’avance, a résumé le chercheur allemand dans les pages de la revue britannique Nature, qui salue cette première participation de l’histoire d’un «non-Russe» à ce voyage pour le moins insolite. «Nous ne saurons jamais ce que le prochain jour apportera… Travailler dans des stations arctiques était devenu, ces derniers temps, plutôt confortable… Pour moi, ceci représente le défi ultime.»
Mesures des concentrations de polluants dans l’atmosphère, études météorologiques, prises d’échantillons dans l’océan, glaciologie, biologie… Mais il ne s’y fera pas de géologie : autrement dit, NP-35 n’est pas équipée pour chercher de nouveaux arguments géologiques à partir desquels la Russie pourrait tenter d’élargir ses «droits» sur le territoire autour du Pôle Nord.
La première expédition du genre remonte à 1937 : le bâtiment préfabriqué avait été installé par l’Union soviétique à 20 kilomètres du Pôle Nord et, pendant les neuf mois suivants, avait dérivé sur 2800 kilomètres. Dans les décennies suivantes, l’Union soviétique et, depuis 2003, la Russie, ont considérablement amélioré leur expertise. On doit à ces stations une longue série de découvertes en géographie physique, en sciences de l’atmosphère, sur les courants marins, les mouvements des glaces, etc. La NP-22, à elle seule, a continué d’opérer, sans interruption, pendant neuf ans. S’il fallait prendre comme base de comparaison ces «stations à la dérive», l’expérience scientifique canadienne de l’Arctique semblerait soudain très pauvre.
Au solstice d’hiver, le 21 décembre, l’expédition 2007 devrait être à proximité du Pôle Nord. Du côté russe ou canadien? Seuls les courants marins le savent…