Racing Club de Strasbourg : des bleus à l’âme alsacienne

« Le Racing en Nationale , c’est chouette, on aura enfin des derbys alsaciens ». Hier matin encore, la blague faisait sourire. Ce matin, elle a un goût amer. Le Racing Club de Strasbourg a perdu face à Chateauroux et la catastrophique saison se finit par une descente, sans rappel.

« On a ce qu’on mérite »

Après la fin de la Ligue 1, de la Ligue 2, l’enfer commence. L’enfer commence d’abord pour un club qui a donné cette année un spectacle affolant, changeant 5 fois de président, faisant sauter les entraîneurs et sacrifiant dès le début de saison un amoureux du Racing, Gilbert Gress. « Dans la vie, on a ce qu'on mérite, et le Racing n'échappe pas à cette règle » déclarait-il avant le match à So Foot.

Une fois de plus, il a raison et si Strasbourg a malheureusement ce qu’il mérite, posons nous la question de savoir si les Strasbourgeois méritent ce qui arrive au club. Non, certainement, et là se pose la question de la genèse de la chute des bleus et blancs.

Tout n’a pas commencé à Chateauroux

Tout n’a pas commencé à Chateauroux ! Tout a commencé bien avant lorsque pour la première fois, on a sacrifié l’esprit du club pour en faire une marchandise, un produit semi-financier. Après, ce n’est finalement qu’une suite logique d’aléas et d’écueils vers lesquels un bateau sans âme sans gouvernail ne peut que foncer.

Cette « chute » s’est construite depuis plusieurs années. On a vu ainsi d’abord le club se spécialiser dans la « traite » de joueurs, puis brader petit à petit ses atouts, des perles qui perçaient ailleurs. N’avez-vous jamais, en entendant le nom de certains buteurs de Ligue 1, eu ce petit sursaut « mais il jouait à Strasbourg, lui ? ».

Responsables et coupables

La dernière saison du Racing Club de Strasbourg fut celle de la mise à mort. 5 présidents, des entraîneurs … et des joueurs. Tous peuvent-ils avoir la conscience tranquille ? Certains ont-ils seulement une conscience ! 
Les larmes tombent sur des maillots secs aujourd’hui. D’autres braderont leurs actions et les troisièmes, façon mercenaires, quitteront un navire qu’ils ont tous contribué à couler.

On cherchera alors des coupables. Les collectivités ? Oui et non ! L’une peut se poser des questions, mais les autres, après tout, n’ont-elles pas suivi la première qui disait avoir choisi des « pros ». Enfin, n’ont-elles pas eu raison d’aller aider aussi et plus directement d’autres sports, mais aussi le football amateur. Celui de ces clubs amateurs où les joueurs, en plus des 35 heures de la semaine, mouillent le maillot soirs et week-ends. Regardons donc vers ceux qui ont tenu les clés de l'aventure "Racing" !

Le Racing Club de Strasbourg est en national… Si cela en reste là…

Panser les plaies et repenser à l’avenir

On pense alors aux entreprises qui ont loué des loges, aux médias, aux PME qui jouaient le jeu d’être partenaires d’un club « régional ». On pense aussi aux salariés qui savent que leur masse va fondre cet été.
Mais il faut aussi panser les plaies et repenser à l’avenir. Cet avenir passe forcément par un retour aux fondamentaux et à un football de valeur qui s’enracine dans le terrain alsacien.
Comment ne pas souhaiter, si un courageux capitaine existe, que le club revienne à des investisseurs locaux, empreints des valeurs alsaciennes et qu’il élise à sa tête une équipe de qualité. Comment ne pas rêver que l’on puisse ouvrir le capital de ce club à un actionnariat populaire composé de vous, de moi, de nous et de tous ceux qui rêvent de voir la Meinau revibrer en « bleu et blanc ».

Revibrer

Tout cela est aujourd’hui autant un rêve qu’une ardente nécessité. Longtemps tête de file du sport alsacien, le Racing Club de Strasbourg a toujours été aussi un baromètre de l’humeur régional. Ce matin, l’humeur est humide des pleurs de la veille, elle est orageuse quant aux responsabilités qu’il conviendra de mettre à jour. Au-delà de l’épreuve, c’est à un ciel bleu qu’il faut songer… Un ciel qui se bâtit aujourd’hui et maintenant.