Poeme de An Parolart : MEGOTS

Publié le 03 mai 2010 par Illusionperdu @IllusionPerdu

Dès le matin, elle s'allume au briquet,

d'un café noir accompagné,

elle se consume,

lentement, doucement,

fatalement.

Ses ronds, ma plénitude,

s'évapore dans mon sillage,

ses nuages où je m'évade,

dessinent les rides dont elle fait ravage.

Fumer tue,

mais bien moins que la vie.

Fumer tue,

aussi bien que l'oublie.

Je la porte à ma bouche,

pour formuler l'ivresse,

du plaisir à l'abandon,

l'extase d'une caresse.

Serrer entre mes doigts,

à coup sûr, elle ne m'échappe pas,

sa légèreté est faite pour moi,

son poids ne me pèse pas.

Dépendance peut-être,

en sursis sûrement,

elle me prend l'air que je respire,

s'infiltre vicieusement,

la dernière du condamné,

n'est rien à côté de ce qui m'attend.

Et pourtant...

quand la nuit tombe,

je sais qu'elle m'attend...

fidèle comme deux vieux amants.

Fumer tue,

aussi bien que la vie.

Fumer nuit,

c'est elle qui me l'a dit.