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Poeme de Marcel42 : A HENRI CLAUDE PORTAL

Publié le 10 mai 2010 par Illusionperdu @IllusionPerdu

Ils ne savent pas toujours le dire avec des mots,

Mais, c'est un fait, les poètes ne sont pas d'ici.

Pour certains, ce sont les doigts qui parlent.

Lorsqu'on les y convient ils sont bavards les doigts.

Henri Claude les posaient sur sa guitare.

Et voila que des secrets enfouis s'en échappent.

Les mots se taisent pour écouter.

J'entends encore.

Il libère une note d'azur pour accompagner mes rêves.

Me voici chevauchant dans le soleil.

Ses doigts, mais combien en avait-il au fait, réveillent mon voisin.

Et lui, et lui, et lui aussi et d'autres que je ne connais pas.

Nous voici embarqués.

Ses doigts, dix, pas plus ? multiplient les vagues,

Lavent nos coeurs meurtris par la vie.

Surpris, cueillis à froid,

Régénérés par un flot de musique,

Nous sommes emportés dans des univers étranges.

Familier de ces lieux, il nous ouvre les portes de son pays intime,

Le pays ou les poètes ne sont plus en exil

Ils y repartent un jour en laissant une adresse incomplète.

Impossible de les joindre.

Ils se reposent enfin des inepties du monde.

Avec leurs yeux de tendresse brûlante,

Avec leurs yeux d'inventaire permanent du beau comme du laid,

Avec leurs yeux de Pacifique immense,

Avec leurs yeux de silence fracassant,

Avec leurs yeux d'acier contre les armes,

Avec leurs yeux de larmes et de souffrances,

Avec leurs yeux d'espérance verte,

Avec leurs yeux éblouis d'amour infini,

Ils nous disaient le coeur des choses,

Celles des fous, des sages et des enfants.

Et nous, pauvres orphelins ! seuls avec notre chagrin !

Notre tristesse nous colle à la peau.

Sommes nous assez sots pour pleurer en vain ce qui n'est plus ?

Nous hésitons à écrire une suite.

Pourtant nous ne voulons pas du mot fin.

Ouvrons, ouvrons encore nos coeurs,

Partageons nos rêves,

Lançons nos flèches douces,

Même si ce n'est que bouteille à la mer,

Il n'est pas temps d'aller se reposer.

Allez, marchons ensemble,

Marchons sans nous presser vers ce pays serein ou nous irons aussi.

Les poètes ne sont pas d'ici peut-être,

Mais de toute éternité ils existent,

Et ils sont bien vivants.

St Etienne le 04-11-2007


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