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Poeme de Ctitof : Turbulences

Publié le 14 mai 2010 par Illusionperdu @IllusionPerdu

Lui

Laissant filer des doigts une vie trop parfaite,

J'ai maquillé mes sens abreuvés de raison,

Cherché à être aimé, perçant d'oeuvres imparfaites

Un coeur aux cils d'hiver qui soupire en prison.

Une griffure admise en mon âme légère,

Enfouie sous le tumulte de vifs compromis,

Comme du vin nouveau a couru étrangère,

Blessant mon coeur profond, fleuve encore insoumis ;

S'accumule en la chair au fil du temps passé

Sous la douce écorchure un miel trop vinaigré,

Qui se nourrit d'errances aux allures insensées

Bousculant mes idées, poussant à émigrer.


Que faire pour supporter et supporter encore

Cette vie que j'abhorre alors qu'une autre bêle ?

Comment dire à ceux là que j'ai aimé d'abord

Qu'ils sortent du chemin, consentants ou rebelles ?

Je reconnais mes torts, ils doivent s'y plier.

La simple estafilade en béances s'étire,

Le manque s'agrandit, je dois me déplier

Et trouver d'autres cieux pour ainsi repartir.

J'abandonne les miens plutôt que de choisir

Une solution aigre et ses demi-victoires

Refusant de chercher, de me battre et saisir

Le désir est vainqueur, ils vont sans trajectoires.

 Elle

L'abîme se renverse et ouvre ses bas-fonds

Où s'engouffrent dans l'ombre les pleurs océans

Je chancelle immobile accrochée par le fond

Evidée de bonheur, je viderai mon sang.

La chair de mes petits nés d'un amour unique

Endormie, innocente entre deux défaillances,

Se lèvera fauchée, pataude et laconique

Aux portes de mon mal, hurlant l'amère offense.

Devenant une tour au mille marches grasses

J'entends porter les maux de ceux qui sont restés

Epongeant les sanglots venant mouiller ses traces

Mes larmes s'évaporent, mon coeur est infesté.

Du haut du minaret se brassent à pas comptés

Les cris de mes enfants conspuant son absence ;

La tristesse émondée, le courroux vient hanter

Mes infimes pensées tachetées de violence.

Les douleurs répétées de ma progéniture

Endurcissent mon coeur des hommes qui approchent

Les larmes ont disparu devant la forfaiture,

Et coulent dans les mains tendues de l'amie proche.

Ma peine s'épaissit, l'esprit devient robuste

S'il devait revenir, il faudrait pardonner

Un chemin impossible, long et trop injuste

Entière à ma blessure je suis bien enchaînée.

Cependant pardonner est vraiment nécessaire

Pour tenter de refaire avec ou sans l'odieux

Une nouvelle vie détachée des faussaires

Redécouvrir la paix et l'amour du bon Dieu.

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