Par FrédéricLN
Sur internet, les sentiments de congressistes MoDem touchés, mitigés, admiratifs, déçus, heureux, amers, motivés, confortés … ou "requinqués pour faire bouger les choses".
Pour la première fois depuis son lancement, le "Mouvement démocrate" a plus fait parler de lui sur internet, le temps d’un week-end, que le principal parti français - mis à part le parti gouvernemental. Le MoDem retrouve ainsi le volume de buzz du… premier tour des législatives.
De quels fils sont tissés les récits des blogueurs ? Quelques humeurs en vrac, du plus récent au plus ancien au fil de technorati.
Sur e-soutiens, Jacques Descamps a "aimé". Il l’écrit aussi, avec Patrick Cocheteux, sur La Madeleine démocrate.
Benjamin Sauzay ressent chez les autres des "impressions mitigées". Lui-même raconte en abécédaire "un verre à moitié… et une leçon". Ali Menzel "m’a profondément touché". "Bayrou mériterait une note à lui tout seul. Je vais faire court. En introduction, je suis admiratif de la performance physique : 10 heures non stop, sans aucune pause, à alterner discours et gestion du vote des amendements. Certains vont dire, Bayrou a encore fait du "moi tout seul", ils n’auront pas tort. Chapeau quand même. … François Bayrou à désigné (lui tout seul, bon ok j’arrête) son Bureau Exécutif provisoire (le détail est important). Je crois qu’un grand nombre d’adhérents furent atterrés de sa composition : 28 membres dont 23 ex-UDF ( !!!), 2 CAP 21, 1 ex-vert, 2 primo-MoDem. 23 sont des élus. On est donc très loin des nouvelles pratiques politiques, du changement de génération, du parti de militants, de l’innovation, etc. Néanmoins, espérons que c’est le prix à payer... provisoire pour l’unité. … J’aimerais tant que le MoDem dont nous rêvons (transpartisan, neuronal, innovant, expérimental, démocratique, composé de 70 000 adhérents actifs, non cumulard, etc.) nous soit apparu comme par magie au soir du dimanche 2 décembre. Ne rêvons pas la politique faisons là. Alors soyons plus que jamais présents et bouillonnants, nous savons aller vite... Mais il faut être patient !"
Raymond : "J’ai trouvé ce congrès très enrichissant, même si j’ai déploré son manque de “chaleur humaine” et de ferveur."
Le "black-out médiatique" sur le Congrès "navre un peu" CinePhil sur MoDem Nièvre.
Benoît Charvet aurait préféré "un peu plus de peps dans tout cela. De la vitamine C !" Mais "quel plaisir de découvrir les Modemistes du Gard ! Ravi de discuter avec des CAP21, et notamment avec Bertrand Rio, secrétaire général de Cap21." Et : "je fus très heureux d’avoir cette discussion honnête avec le député Thierry Benoît dans le RER en rentrant vendredi soir sur Paris. Même si j’aurais préféré qu’il continue l’aventure avec nous, j’apprécie le courage du député, qui est venu expliquer ses choix à la tribune. J’apprécie aussi sa lente réflexion. Rien à voir avec les Cavada ou les Morin qui, du jour au lendemain, ont claqué la porte. Thierry Benoît n’étale pas ses choix dans les émissions de télévision. Il en fait une affaire personnelle. Merci à lui, et il est le bienvenu au Modem s’il change d’avis. De l’audace !"
La Section socialiste de l’Ile de Ré "salue le sens critique" de Luc Mandret : "peut-être pourrions-nous, socialistes, en prendre de la graine". Luc Mandret - un des tops des blogs MoDem - titrait "Congrès du MoDem : Bayrou, Chavez, Marchais et les autres ..." et écrivait, dimanche 2 : "J’en reviens tout d’abord avec une déception : celle de n’avoir pu faire autant de vidéos que j’aurais souhaité. J’en reviens surtout avec un goût amer. Celui d’appartenir à un mouvement démocrate guère démocratique. Je n’ai cessé de dire hier que ce congrès ressemblait à un congrès du PC du début des années 80. François Bayrou en Georges Marchais, Ce Parti Communiste qui commençait à perdre son influence et donc verrouillait tous les organes. Ce MoDem, dont les fuites effraient les habitants du "Château", les bureaux de Marielle de Sarnez et de François Bayrou. Et le siège du MoDem qui cloisonne tout, qui se retranche seul dans sa forteresse pour mieux verrouiller et contrôler. … Je ressors de ce congrès triste, amer et déçu. … Heureusement …, j’aurai rencontré de nombreuses personnes passionnantes. Heureusement, j’aurai fait la connaissance de blogueurs provinciaux dont je lis les blogs, enfin rencontrés dans la vrai vie. Au MoDem, on vous dira que ce congrès fut un merveilleux exercice de démocratie, les militants ayant écrit et voté leurs propres statuts. Certains ferment leur gueule juste pour obtenir une investiture. D’autres sont des groupies aveugles. Au MoDem, on vous dira que Bayrou n’est pas seul. Je continue de penser que toutes les décisions sont prises à deux … Malgré mes critiques virulentes, à chaud, je reste au MoDem." Billet très commenté.
JeuneModem31, qui est devenu "le petit grognard", a "beaucoup de choses à raconter, parfois drôles, parfois sérieuses. On va commencer par le sérieux et les choses qui fâchent. … Plusieurs heures de retard. Je grogne. Je ne suis pas le seul d’ailleurs. Puis arrive cette mascarade à l’estrade : les uns sont pour, certains sont contre, puis parmi les contres certains sont finalement pour... Une pièce de théâtre en plusieurs actes dont le texte semblait écrit d’avance. Arrive le moment où Thierry Benoît parle. Mauvais orateur, mais ses paroles étaient pertinentes. Ce que je craignais le plus arrive : il est sifflé par une petite partie de la salle, même si M. Bayrou intervient." Le soir, "je retournais du hall. Passe Thierry Benoît, accompagné d’une dame. Ce n’est pas mon genre d’aller emmerder les élus mais là j’avais un truc à dire, ou plutôt à faire comprendre : Bonsoir Monsieur, je tenais à vous dire qu’on se retrouvera tous un jour ou l’autre..."
- F. Bayrou après la clôture. Photo J.-F. Paris
Sébastien Pereira, de l’Yonne, est "dubitatif sur ce parti sans élus, sans organisation, qui est dirigé par le même petit groupe qui dirigeait déjà l’UDF. La position jusqu’au boutiste de Bayrou me dérange. Non pas sur le fond, mais sur la forme, … c’est un choix stérile. Et terriblement ingrat vis à vis des milliers de personnes qui ont soutenu Bayrou depuis 2002, dont je fais partie, et qui sont aujourd’hui tellement déçus de voir le gâchis, de constater l’étendue des dégâts."
Jérôme Charré raconte "un Congrès mi-figue mi-raisin" : "je sors extrêmement mitigé. … Je m’attendais à nettement mieux d’un mouvement qui veut révolutionner la politique." Lors du débat sur les statuts, "il régnait me semble-t-il une atmosphère étrange que je n’avais pas connu à l’UDF. En effet, il y avait la salle, les rapporteurs des amendements et François Bayrou. Ce dernier, malgré toute l’estime que j’ai pour lui, ne devait pas, à mon sens, animer la longue séance de près de cinq heures et répondre quasiment seul aux rapporteurs puisque candidat à la présidence du mouvement."
Dans "la composition du Bureau exécutif national provisoire qui nous a été proposée, il n’y a pas suffisamment de place pour le renouvellement. Il y a 24 personnes qui viennent de l’UDF, 2 de Cap21, 1 des Verts et 2 seulement MoDem alors qu’il y a 20 000 adhérents issus de l’UDF contre 40 000 qui sont primo-adhérents au MoDem. J’estime que ça ne constitue pas un bon signe. L’idée du shadow-cabinet semble avoir été éludée puisqu’aucune fonction ni domaine ne leur a été attribué. … Je regrette que François Bayrou ait oublié de signaler la création des Jeunes démocrates. Il y a d’autres détails par-ci par-là qui me chiffonnent et, me heurtent dans les espoirs que je fonde dans le Mouvement démocrate. Cependant, je reste convaincu que c’est le mouvement politique de l’avenir, mais pour cela il doit s’imposer le renouvellement des hommes et des pratiques. Nous devons être innovants et exemplaire dans notre fonctionnement interne. En tout cas, si ce Congrès a pour moi une saveur mi-figue mi-raisin, il m’a requinqué pour faire bouger les choses en interne et en externe".
Edith Guccini a été "effarée de voir à quel point les grands organes médiatiques, inféodés au pouvoir, sont partials et restituent une bien pauvre image de ce qui s’est passé pendant ces 3 jours : c’est tout simplement honteux… . Le congrès était l’occasion de constater que les actes étaient en accord avec les paroles, ce que j’ai vu et entendu m’a confortée dans mon choix."
Françoise Brisset et Cédric Mauduit ont trouvé "émouvant" le discours "sur les difficultés d’être maire en Seine St Denis, prononcé par la maire Modem de Noisy-le-Sec". Le samedi soir, "nous repartons du congrès avec plusieurs militants, les discussions sont drues dans le RER qui nous ramène vers Saint-Cloud."
Pascal Kammerer de Génération démocrate Essonne a senti le Congrès "riche en débats, en rencontres et en émotions. Ce congrès aura le mérite d’achever cette période transitoire (qui a causé de nombreux problèmes au sein de multiples fédérations UDF). Ce fut notre cas, où nous sentions que notre sensibilité n’était pas acceptée et représentée."
Selon Hervé Torchet, "plusieurs blogueurs et plusieurs de ceux qui se sont réellement décarcassés pour l’élaboration des statuts ont été déçus de la composition très "sénatoriale" de l’équipe provisoire. De fait, la place laissée aux militants est pour le moment limitée à Quitterie et à une partie des délégués nationaux. … C’est dans l’élection de ce conseil national que la novation du MoDem va se jouer. C’est là qu’il faudra être présent. Le délai, une fois encore, est court pour faire campagne. Internet doit se mettre en mouvement et en réseau pour tisser vite une toile pour les listes futures. … À vos téléphones (à vos claviers), composons des listes."
The Golden Coccinelle a regardé François Bayrou au travail : "Ce Congrès m’a … remis en mémoire la difficulté d’animer une réunion, chose que j’ai pu faire dans une association, et la capacité de certaines personnes à discuter des détails sans importance, à détourner les discussions, à s’évaporer dans le débat et à virevolter. … La construction s’annonce difficile, la tâche s’annonce lourde mais l’espoir est là. Voir autant de gens hier m’a motivé, entendre les débats m’a encouragé et malgré ce que pensent certains, Bayrou a du charisme."
Enfin, pour Daniel Riot, François Bayrou "a su trouver les mots qu’il fallait pour renouer avec son rôle de générateur d’espérances. Il a su compenser par la force citoyenne le lâchage de notables".