Pour la deuxième année consécutive, Perpignan jouera la finale du Top14. Il est parvenu à imposer sa fraîcheur, ou présumée telle, à un Stade Toulousain qui aura joué trop peu pour inquiéter les coéquipiers de Nicolas Mas.
Après un début tonitruant, conclu par un essai copie conforme de ses prédécesseurs du barrage face à Castres (un contre joué à cent à l'heure avec des passes au cordeau), les rouge-et-noir ont laissé les Catalans revenir et s'installer confortablement dans la partie. Et si les sanc-et-or n'ont jamais réussi à aller à dame, ils ont su patiemment user la défense Toulousaine.
En mêlée, tout d'abord, mais également dans les rucks. Et en privant les hommes de Guy Novès de ballon, l'USAP a empêché Toulouse de déployer ses offensives. Pourtant, on sentait le club Haut-et-garonnais supérieur à son adversaire dans le registre offensif. Mais la défense catalane, bien organisée et sans doute reposée par trois semaines sans compétition, a parfaitement géré le match.
Ce qui frappe le plus, c'est sans doute l'incapacité du banc Toulousain, pourtant impressionnant, à faire la différence. On entendait ici ou là, avant le match, qu'un score serré à 50ème minute servirait les intérêts de l'armada Toulousaine. Menée de deux petits points (15-13), le Stade paraissait en mesure d'inverser la tendance. Mais les rentrées de Servat, Millo-Chluski, Picamoles puis Dusautoir, n'ont absolument rien changé à l'impression de domination inexorable des Perpignanais.
C'est sans doute physiquement que la différence s'est faite, ce qui donnerait raison, finalement, au coach Toulousain. Mais cela n'explique pas tout. Car à voir les espaces trouvés par la cavalerie rouge-et-noire toutes les (trop rares) fois où elles décidait de ne pas balancer le ballon, on se dit que les choix offensifs n'étaient pas pertinents. De surcroît, la botte presque parfaite de Jérôme Porical a quasi-systématiquement puni les erreurs Toulousaines.
Au final, Perpignan remporte une victoire qui aurait très bien pu choisir le camp Toulousain. Des Toulousains qui n'ont pas donné l'impression d'abandonner le Brennus pour la H Cup, à l'image de Clément Poitrenaud ou de Yannick Jauzion. L'absence de Byron Kelleher a sans doute amoindri le potentiel de cette équipe. Pas que Bézy ait démérité, mais en face, l'expérience de Nicolas Durand, et l'activité de la troisième ligne catalane ne l'a pas laissé souffler. Une pression qui a fait quelque peu grincer la charnière rouge-et-noire.
Cette équipe de l'USAP présente un profil de vainqueur final.Mais il faudra avant cela disposer soit de Toulon (dans une finale inédite) ou de Clermont (dans une revanche de l'an passé).
Deux équipes aux physionomies différentes, qui ont toutes les deux battu l'USAP à l'occasion de leurs derniers face à face. Mais cette fois, ce sera en finale, une autre histoire...