Autolib', une controverse qu'il faut dépasser.

Publié le 09 mai 2010 par Rcoutouly

La mise en place prochain d'Autolib' sur Paris déclenche la polémique : certains lui reprochent d'avance  de favoriser la voiture ... plutôt que les transports en commun puisque le parking sera assuré. Autre reproche : les parisiens conserveront leurs voitures puisque les voitures électriques d'Autolib', à la faible autonomie, ne permettront pas de partir en week-end. Enfin, dernier reproche, la "trace directe", c'est à dire l'usage pour un aller simple, entraîne un surcoût pour l'exploitant car il faut reéquilibrer les stations. Et beaucoup préfèrent le système d'autopartage de location courte durée avec retour dans le parking d'origine. Il faut savoir que ce problème est important pour le système vélolib' qui doit déplacer un tiers de ses vélos tous les jours.

Ce débat prouve le manque de maturité de l'opinion et des pouvoirs publics sur la transformation nécessaire de notre système de mobilité urbain.

Celui-ci doit respecter certains principes :

-varier et multipler les modes de transports, il ne s'agit donc pas de choisir entre un mode ou un autre, mais bien de multiplier les possibilités. Autolib' a son rôle à jouer dans cet ensemble

-faire payer l'usager en fonction de la rareté, de la rapidité, de la qualité du mode de transport et de son coût réel.

Ce qui me gêne, moi, dans Autolib', c'est son coût : 35 millions pour 700 stations intra-muros.

L'autopartage doit donc s'auto-financer et devenir un nouvel élément de la liberté de circuler.

Pour régler les reproches que l'on fait à Autolib', il faut :

- ne pas mettre un prix fixe, à l'heure, à l'usage d'autolib' mais un prix variant selon l'offre et la demande, selon la période, selon l'endroit où on prend et on ramène la voiture (si c'est une station en excédent ou en déficit de voiture), un système de gestion en temps réel, techniquement possible aujourd'hui.

-faire payer de plus en plus cher l'utilisation de l'essence et l'usage d'une place de parking privative, au profit de la voiture électrique et de la place de parking collective des systèmes d'autopartage, c'est le principe des contributions incitatives.

Autolib' est conçu comme un nouvel élément urbain de mobilité, mais c'est le système global de mobilités qui doit évoluer.