Penser aimer : j'ai reçu de ma famille deux autorisations capitales à grandir, nous dit Belinda Cannone dans un livre très bien fait de réflexions sur la situation de la femme et de l'homme.
Dans la suite de Simone de Beauvoir pour qui on ne nait pas femme mais on le devient!
Elle reconnait qu'il reste une masse insidieuse de représentations chez les hommes et les femmes qui ralentissent le mouvement d'émancipation démarré depuis un siècle et qui a donné des résultats importants. Elle se solidarise au passage avec Badinter qui s'interroge "si la notion simplificatrice de "domination masculine" n'est pas un concept obstacle".
Quand je peint ou fait du jardin, je ne suis pas une femme.
Elle estime ainsi qu'il vaut mieux rechercher la liberté plutôt qu'une insaisissable identité.
Elle se démarque de façon assez convaincante des différentialistes qui insistent sur "différence-irréductible-et-à-chaque-instant-perceptible" et des genders studies qui tout en ayant le mérite de montrer que la masculinité comme la féminité n'est pas naturelle et est l'objet de construction, refusent de prendre en compte toute différence entre l'homme et la femme.
Pour elle la question n'est pas la différence mais la distinction des sexes.
Elle estime ainsi que la disposition à enfanter (peut être plus pour longtemps) et le fait de jouir en étant pénétrée crée des distinctions
Au passage elle mène une réflexion sur de nombreux plan, dont nous ne citerons que de timides extraits :
" est ce que l'inconscient freudien ne fonctionnerait pas comme une seconde nature, un peu comme le rôle de la nature au 19 ème siècle et qu'au fond l'inconscient pourrait être aussi plastique que le cerveau."
"est- ce que la psychanalyse a raison de mettre la découverte de la différence des sexes au fondement de la construction de l'identité individuelle".
Elle s'appuie longuement sur Françoise Héritier.
Elle nous livre ce qui pour elle rend un homme séduisant et je vous recommande chaudement son livre.