Le confort de l'expert

Dans le numéro de Challenges daté du 12 mai, MM. Menthon et Routier citent un extrait d’un livre du journaliste du Figaro Fabrice Almedo, La face cachée d’Air France, éditions Flammarion. Il s’agit d’une lettre adressée en janvier 2010 par un expert à Bruno Matheu, directeur général délégué en charge du commercial à Air France, quelques jours avant le début du procès du Concorde :

« […] Expert auprès des tribunaux et en particulier dans le crash du Concorde du 25 juillet 2000, je me permets de vous solliciter pour obtenir des réservations de sièges situés près des issues de secours, c’est-à-dire avec un maximum de confort pour ma famille et moi-même (trois personnes) pour trois places aller-retour Paris-New-York, classe économique (départ le 5 avril 2010, retour le 11 avril 2010) […] A réception de votre accord, je vous ferai parvenir un chèque de réservation. Il est évident qu’un surclassement serait le bienvenu. Vous remerciant pour l’aimable attention que vous voudrez bien porter à ma demande […] »

J’espère qu’il ne s’agit là que d’une mauvaise plaisanterie, ourdie naturellement par quelque mauvais plaisant ayant usurpé l’identité de cet expert. Dans le cas contraire, je devrai me rappeler que je suis irréductiblement opposé à la peine de mort et me contenterai de suggérer, comme sanction pour cette tentative de manipulation, le pilori. Il est vrai qu’elle doit être dépourvue d’effet sur un homme qui semble ignorer jusqu’à l’existence de la honte.