La bagatelle, les galipettes… Si nos ébats se déclinent avec tant de légèreté, il doit bien y avoir une raison. A plus d’un titre "faire l’amour" pourrait contribuer à notre bonheur. La preuve par 3 que les couples qui cèdent joyeusement à l’appel du sexe sont plus heureux !
Lors d’un week-end entre amis, vous avez déjà dû remarquer, comme Julie émerge d’une sieste crapuleuse, des étoiles dans les yeux et un sourire béat. Comme elle, votre humeur vire au beau fixe, après des ébats sous la couette, ou dans le foin. Faisant fi du CAC 40, de toutes menaces de grèves SNCF, ou des faillites supposées des plans retraite. "Plus on fait l’amour et plus s’installe un sentiment de bien-être, de plaisir, de confiance, d’attachement, et d’enthousiasme", soutient Pascal de Sutter, sexologue et chercheur, dans son ouvrage "la sexualité des gens heureux" (Ed. les Arènes). Bonne nouvelle, la bagatelle pourrait bien se révéler un véritable atout bonheur !
Le sexe et les hormones du bonheur
Alors qu’en surface se joue une véritable danse entre les deux partenaires, en profondeur aussi, nos hormones mènent le bal. Cette fichue bonne humeur, qui d’un coup ne nous quitte plus, ça s’explique ! "L’effort physique et les substances chimiques libérées lors d’une activité sexuelle ont un impact direct sur notre moral", rappelle Pascal de Sutter. Un point sur lequel s’accordent aussi les spécialistes en neurosciences : l’amour et les sentiments éprouvés constituent une combinaison de stimulations électrochimiques quantifiables.
Ainsi, nos fiévreux corps-à-corps stimulent la production de substances bénéfiques pour le moral. À commencer par les endorphines, ces précieuses hormones du bonheur, qui opèrent tel un bouclier anti-stress. Vos deux corps en ébullition, et c’est l’orgasme assuré ! Bingo, la concentration en ocytocine est alors maximale, chez l’homme comme chez la femme. Le rôle présumé de cette hormone dans l’attachement post-coïtal lui vaut le qualificatif "d’hormone du câlin". Essentielle aux mécanismes cérébraux de la confiance, cette hormone en grande quantité, entraîne un fort sentiment de plénitude, et d’amour, aptes à faire voler en éclats toutes rancoeurs et autres vilains soucis. Ces substances sont sécrétées d’autant plus abondamment que le plaisir sexuel est intense. D’où la sensation de plénitude concluant un rapport épanouissant.
Le sexe : le bonheur est dans le cerveau
Spontanément, nous sommes nombreux à remarquer que faire l’amour est positif pour le bien-être du couple. Pour le sexologue québécois Yvon Dallaire aussi : "la fréquence tout comme la qualité des rapports sexuels sont des facteurs important dans l’épanouissement du couple". Il a pu constater que les plus heureux ont une fréquence sexuelle plus importante que les autres. Dans son ouvrage, il soutient une thèse tout à fait intéressante selon laquelle "une sexualité épanouie répondrait aux besoins de nos 3 cerveaux". Étayant les recherches du Docteur en médecine Jacques Fradin, pour qui le bonheur reposerait sur une bonne cohérence entre nos trois cerveaux, reptilien, limbique et néo-cortex… D’où la corrélation sexualité et bonheur.
Ainsi, notre appétit pour la grimpette et notre activité sexuelle comblent notre cerveau reptilien, le plus primitif des trois. Plus nos galipettes sont "animales" et plus il est sollicité, avec à la clé un plaisir physique intense. Notre cerveau limbique, lui ,réagit positivement à nos émotions. Le sentiment de bonheur est alors lié à la qualité de la relation, et au contexte. Une bonne entente conjuguée à un environnement agréable peut nous plonger dans un état très particulier de bien-être. Quant à notre néo-cortex, siège des sentiments, rien ne lui échappe ! Cette partie de notre cerveau fait la différence entre un simple rapport sexuel et un autre où l’amour est là, lui donnant sens et intensité… Nos trois cerveaux activés, il y a fort à parier que votre goût pour le bonheur s’affirme !
Le sexe : une valeur refuge
Pour l’être social qu’est l’humain, les liens affectifs sont d’une grande importance. Toutefois, au-delà de la tendresse et de l’amitié que procurent certaines relations, celui-ci va trouver dans les ébats amoureux une valeur fondamentale à son équilibre, à savoir l’intimité… Véritable rempart contre la morosité et autre sinistrose ambiantes. En renforçant ce lien avec son partenaire, que ce soit sous la douche, défiant quasi les lois de l’équilibre, ou en lotus renversé (une position orgasmique du Kama sutra) peu importe, la relation s’intensifie. Quels que soient les soucis qui vous assaillent, qu’ils soient matériels ou de nature existentielle, le couple, entité sexualisée remplit alors sa fonction de rempart contre les difficultés de la vie qui vous fragilisent. Être, à deux vous rend plus fort.