Et nous avons passé un moment privilégié avec Jean Mambrino, que je ne connaissais pas et dont la voix d’abord a arrêté mon pas ; il parle d’une poésie méditative, qui cherche à atteindre la profondeur de l’être. Récemment édité par les éditions ZurfluH, présentes à cette manifestation, Jean Mambrino est né en 1923 et a été publié, depuis 1965, par Desclée de Brouwer, Stock, José Corti et les éditions Arfuyen.
Il dit: «Souvenez-vous de Rilke : "Nous sommes les abeilles de l'invisible. Nous butinons éperdument le miel du visible pour l'accumuler dans la grande ruche d'or de l'invisible." C'est là mon perpétuel horizon.»
Voici, extrait de son recueil Le Centre à l’écart,
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Le poème
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Soudain on te pose,
on te propose l’ouverture
vers le retrait. Tu te retires
par le mouvement
où tu oses dire ce qui
se cache dans l’élan
te ramenant au seul repos.
L’éclat du mot est si obscur.
Il traverse la forêt
de tes désirs, te remet au
fond du savoir sans nom,
par l’éclosion du jamais fait,
où se compose le secret
que tu ne pourras jamais dire.
Le même jour, 8 mai, rappelez-vous, je vous invitais à recopier le ticket de caisse de vos achats pour écrire le poème du quotidien. C'est aussi ça, la poésie.