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Mes mots s’enlacent aux paupières murées
Aux corps torturés
Sur les chaînes d’intenables labeurs
*
Ici mes yeux s’ouvrent sur les paupières lourdes
Fatigue et ennui se disputent les heures
Le pas chancelle aux trottoirs interminables du jour
*
Ma porte ouverte laisse entrer les clameurs
Pleurs en torrents submergent de leur malheur
Les minutes attentives à la crue lumière des tortures
*
Qu’une épaule s’affaisse en dit long d’une vie
Qu’une mâchoire tremble
Un doigt s’agite en sournoises contractures
Voilà que déjà pointe une histoire
*
Dix doigts, c’est si peu pour panser une plaie
Le temps passe qui la laisse béante
Nul outil qui ne soit un fard
Un baume posé sur la morsure du fouet
*
Un jour se passe
Nous laisse hagard
Questions sans réponses
*
Un jour trépasse
Petite étincelle
Entre lèvres délicates
Ouvertes
Enfin
Au sourire
Complice
.
Manosque, 1er avril 2010
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