Si il y a un endroit que j’affectionne particulièrement c’est bien le « couloir des poules ». Au deuxième étage de l’aile Sully, dans la section des peintures française du XVIIIe siècle, la plupart des salles portent des noms de grands peintres (Restout, Boucher….) et, tout d’un coup, sur le côté on aperçoit un « couloir des poules ».
Pendant plusieurs années je me suis posé la question du pourquoi de cette appellation. Bien sûr je savais que le musée avait hérité des dénominations du palais comme la salle des sept cheminées où la galerie d’Apollon, mais pourquoi un « couloir des poules » ?
C’est grâce au « Dictionnaire amoureux du Louvre » de Pierre Rosenberg – quasiment mon livre de chevet – que j’ai enfin eu une réponse.
Selon Pierre Rosenberg il y a trois explications possibles :
- l’endroit aurait été le logement du peintre animalier Pieter Boel, dit Boule (1622-1674),
- un occupant des ateliers d'artistes de la Cour Carrée y aurait élevé des poules,
- L’explication la plus probable est que ce couloir donnait au XVIIIe siècle sur la rue des Poulies, aujourd’hui disparue, située à I'emplacement de I'actuelle rue de I'Amiral-Coligny, devant la mairie du 1er arrondissement. Le nom actuel serait une déformation de « couloir de la rue des Poulies ».
Ce lieu, qui était fermé pour travaux depuis plusieurs années, est de nouveau ouvert pour ma plus grande joie. Si vous avez l’occasion d’y passer entrez dans ce couloir pour y admirer les pastels dont certains de Chardin. A chaque extrémité des ouvertures en œil-de-bœuf éclairent le couloir, si vous vous approchez de celui qui est côté sud vous pouvez profiter de la vue sur la Seine, le Vert galant et le Panthéon.