Thomas Luypaert (CPI’08) effectue sa troisième année de Centrale Paris au MIT. Il nous fait part de sa rencontre avec un Venture Capitalist lors d’une conférence au MIT.
À la veille de la conclusion de l’édition 2010 du CPI qui verra l’équipe gagnante s’envoler pour la Californie, rejoignant ainsi leurs illustres pionniers du MoHo, il est temps de faire un point sur l’industrie-mère de la Silicon Valley : le capital-risque.
Voici donc quelques réflexions librement inspirées d’une conférence donnée au MIT en avril dernier par Steve (appelons-le comme ça), associé chez Flybridge.
Depuis quelques années, fait ensuite remarquer Steve, c’est la tendance inverse qu’on observe : la foule des entrepreneurs est toujours aussi nombreuse, cependant le nombre d’investisseurs en quête du nouveau Google a considérablement augmenté. Une bonne nouvelle ? Pas si sûr. Cette soudaine abondance en capital a entraîné une inflation du nombre de start-ups constituées autour de projets et d’équipes parfois médiocres. Beaucoup d’entrepreneurs et de fonds de capital-risqueont ainsi surfé sur la vague du Web 2.0 ; dans ce secteur devenu très concurrentiel,
“Yesterday : overabundance of great ideas
+ undersupply of capital
= only the best ideas get funded”
le manque de différentiation et la difficulté d’établir un business model rentable ont tué dans l’oeuf la plupart des initiatives. Seules les entreprises capables d’atteindre une certaine taille critique ont réussi à s’imposer dans le paysage bien encombré du Web 2.0 : les réseaux sociaux comme Facebook, LinkedIn, YouTube, oDesk (plateforme collaborative de télétravail, découverte au cours du MoHo) constituent l’illustration parfaite de cette impitoyable loi du «winner takes all ».
“Today : overabundance of similar ideas
+ over supply of capital
= nearly every good idea gets funded“
Et ce qui est vrai pour les entrepreneurs l’est également pour leurs investisseurs : le secteur du capital-risque est à son tour devenu extrêmement concurrentiel. Les meilleurs fonds attirant les meilleurs entrepreneurs, on estime aujourd’hui que le top 10% des fonds de capital-risque s’accapare près de 80% des revenus liés à la vente des parts acquises lors de la création des start-ups. La plupart des fonds réalisent peu de profits et vivotent pendant une dizaine d’années, attendant désespérément que leur salut vienne d’une « Hail Mary », l’idée géniale tombée du ciel.
Pour Steve, nous sommes donc actuellement dans la quatrième et dernière phase d’un cycle caractéristique du venture capital :
Pour se réinventer, le capital-risque devra paradoxalement miser sur ce qui a fait le succès de ses débuts : privilégier une taille de fonds modeste et une approche généraliste, tout en gardant l’oeil sur les secteurs d’avenir. Les nouveaux supports multimédia (Kindle, iPad…) et à plus long terme les nouvelles technologies de l’énergie (compteurs intelligents, batteries…) ont la faveur de Steve. Et s’il est difficile de se prononcer sur la véracité de ces prédictions, voici en américain dans le texte les conseils immuables que Steve prodigue à tout entrepreneur :
What Steve wants to see :
- a great team
- big, unique ideas for a big market
- customer feedback- minimal cash to prove the model
- an ability to articulate key points of business in 10 slides or less (it’s the sister test : pitch to your sister and see if she scratches her head)
- good people who want an active partner (you cannot divorce your partner)
What Steve does not want to see :
- an excessively long business plan
- #7 (seeing the same company again and again)
- an advisory board as a substitute for the team
- animated Powerpoints
- buzzword compliance (see the Web 2.0 Bullshit Generator)
De quoi préparer sérieusement le Trade Show !
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