Son premier événement le festival X-Plore, était au départ financé par le Sénat de Berlin. Après une première édition en 2004 qui fait les gros titres de la presse à scandale allemande, les subventions sont retirées. Depuis le Schwelle 7 avance seul, sur ses fonds propres. X- plore existe toujours, la prochaine édition aura lieu en juillet. Il réunit chaque année près de 300 participants-spectateurs. A l’image du Schwelle 7, ici le spectateur ne l’est jamais vraiment, ceux qui viennent “voir” savent qu’ils auront aussi à “prendre part” ou du moins entrer dans le jeu. Même règle pour les soirées BDSM, les Play Party, organisées une fois par mois, les soirs de pleine lune. “Je vois ça plus comme des happenings, on fait attention à qui vient. Il y a beaucoup de mises en scènes, tout est un peu préparé. Les gens se créent des personnages, pour que les relations ne s’en tiennent pas aux conventions sociales habituelles. Quand il y a des gens nouveaux, je les avertis à l’entrée, s’ils ont l’air de comprendre l’état d’esprit, je demande à des gens habitués de les adopter pour la soirée. C’est un peu le principe d’une célébration, tout le monde partage pour créer quelque chose, comme une improvisation”. Il est d’ailleurs obligatoire de se déguiser si l’on souhaite participer aux soirées, et des panoplies sont à louer à l’entrée. Aujourd’hui la salle rencontre son public, la programmation est intense, des artistes venus du monde entier viennent y faire des stages, comme le chorégraphe et danseur anglais Julyen Hamilton, un ami de Félix Ruckert qui est revenu pour la troisième année en décembre. A presque 50 ans le chorégraphe a conservé beaucoup d’amis dans la scène de la danse contemporaine, en janvier dernier avant une participation au festival Faits d'Hiver il était à Paris pour un stage avec la chorégraphe octogénaire américaine Anna Halprin. “Le Schwelle 7 touche du monde, des gens différents. Mais la plupart sont des danseurs, même si beaucoup dans le milieu contestent ce lieu. Ceux qui viennent ont une grande ouverture d’esprit, ils ont envie d’expérimenter des émotions et la physicalité des gens du SM.” Pour ces derniers, venir au Schwelle 7 c’est aussi sortir de l’intimité habituelle du jeu SM. “Lors des ateliers, ils sont souvent effrayés par la promiscuité avec d’autres personnes. Ils ne sont pas forcément préparés à se confronter à des partenaires qu’ils ne connaissent pas. Les danseurs ont une distance vis à vis de l’émotion que les personnes venus du SM n’ont pas. Pour eux n’y a pas de distance entre l’action et l’émotion et c’est une force je trouve”. Félix Ruckert se définit “absolument” comme un pionnier de la rencontre entre scène artistique et scène BDSM. Même s’il constate qu’en Allemagne il y a de plus en plus de gens qui partagent leurs pratiques, leurs propres univers. “Ca fait dix ans que le BDSM commence à aller vers un public, il y a de plus en plus de lieux, de bars, de cours”. D’autant plus à Berlin, ville tolérante, déviante par excellence, très ouverte aux sexualités alternatives.En avril l’une de ses pièces les plus connues, Secret Service, était rejouée à Berlin au Schwelle 7 et au Havre. Une pièce où, yeux bandés, les spectateurs s’en remettent au savoir-faire des danseurs dans une communication des corps tactile. Avant la représentation, quelques règles sont énoncées "au niveau 1, vos yeux seront bandés. Mouvement, plaisir des sens et communication" sont les moteurs de ce premier niveau. (...) Vous ne pourrez participer au niveau 2 que si vous avez réussi le précédent. En plus des yeux bandés, vos mains seront attachées. Nous vous demanderons d’enlever le plus de vêtements possible pour permettre un accès optimal à votre peau.(...) Le niveau 2 se concentre sur l’expérimentation de la douleur corporelle et de la soumission.(...) La participation à "Secret Service" est à vos propres risques et périls”. La fréquentation du Schwelle 7 aussi.
Son premier événement le festival X-Plore, était au départ financé par le Sénat de Berlin. Après une première édition en 2004 qui fait les gros titres de la presse à scandale allemande, les subventions sont retirées. Depuis le Schwelle 7 avance seul, sur ses fonds propres. X- plore existe toujours, la prochaine édition aura lieu en juillet. Il réunit chaque année près de 300 participants-spectateurs. A l’image du Schwelle 7, ici le spectateur ne l’est jamais vraiment, ceux qui viennent “voir” savent qu’ils auront aussi à “prendre part” ou du moins entrer dans le jeu. Même règle pour les soirées BDSM, les Play Party, organisées une fois par mois, les soirs de pleine lune. “Je vois ça plus comme des happenings, on fait attention à qui vient. Il y a beaucoup de mises en scènes, tout est un peu préparé. Les gens se créent des personnages, pour que les relations ne s’en tiennent pas aux conventions sociales habituelles. Quand il y a des gens nouveaux, je les avertis à l’entrée, s’ils ont l’air de comprendre l’état d’esprit, je demande à des gens habitués de les adopter pour la soirée. C’est un peu le principe d’une célébration, tout le monde partage pour créer quelque chose, comme une improvisation”. Il est d’ailleurs obligatoire de se déguiser si l’on souhaite participer aux soirées, et des panoplies sont à louer à l’entrée. Aujourd’hui la salle rencontre son public, la programmation est intense, des artistes venus du monde entier viennent y faire des stages, comme le chorégraphe et danseur anglais Julyen Hamilton, un ami de Félix Ruckert qui est revenu pour la troisième année en décembre. A presque 50 ans le chorégraphe a conservé beaucoup d’amis dans la scène de la danse contemporaine, en janvier dernier avant une participation au festival Faits d'Hiver il était à Paris pour un stage avec la chorégraphe octogénaire américaine Anna Halprin. “Le Schwelle 7 touche du monde, des gens différents. Mais la plupart sont des danseurs, même si beaucoup dans le milieu contestent ce lieu. Ceux qui viennent ont une grande ouverture d’esprit, ils ont envie d’expérimenter des émotions et la physicalité des gens du SM.” Pour ces derniers, venir au Schwelle 7 c’est aussi sortir de l’intimité habituelle du jeu SM. “Lors des ateliers, ils sont souvent effrayés par la promiscuité avec d’autres personnes. Ils ne sont pas forcément préparés à se confronter à des partenaires qu’ils ne connaissent pas. Les danseurs ont une distance vis à vis de l’émotion que les personnes venus du SM n’ont pas. Pour eux n’y a pas de distance entre l’action et l’émotion et c’est une force je trouve”. Félix Ruckert se définit “absolument” comme un pionnier de la rencontre entre scène artistique et scène BDSM. Même s’il constate qu’en Allemagne il y a de plus en plus de gens qui partagent leurs pratiques, leurs propres univers. “Ca fait dix ans que le BDSM commence à aller vers un public, il y a de plus en plus de lieux, de bars, de cours”. D’autant plus à Berlin, ville tolérante, déviante par excellence, très ouverte aux sexualités alternatives.En avril l’une de ses pièces les plus connues, Secret Service, était rejouée à Berlin au Schwelle 7 et au Havre. Une pièce où, yeux bandés, les spectateurs s’en remettent au savoir-faire des danseurs dans une communication des corps tactile. Avant la représentation, quelques règles sont énoncées "au niveau 1, vos yeux seront bandés. Mouvement, plaisir des sens et communication" sont les moteurs de ce premier niveau. (...) Vous ne pourrez participer au niveau 2 que si vous avez réussi le précédent. En plus des yeux bandés, vos mains seront attachées. Nous vous demanderons d’enlever le plus de vêtements possible pour permettre un accès optimal à votre peau.(...) Le niveau 2 se concentre sur l’expérimentation de la douleur corporelle et de la soumission.(...) La participation à "Secret Service" est à vos propres risques et périls”. La fréquentation du Schwelle 7 aussi.