Titre: La mécanique du monde
Auteur: Bernard Foglino
Éditeur: 10/18
Nombre de pages: 192
Ce livre a été lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions 10/18 que nous remercions chaleureusement.
4è de couverture:
Il s’appelle Nicolas Angstrom. Il est spécialiste des photocopieurs. Servir ses machines lui procure le bonheur de l’honnête homme. La mécanique est certaine, tempérée, sans surprise.
Elle remplit sa vie. Ça tombe bien, parce que le passé de Nicolas est des plus lourds et frappe souvent à sa porte. Après son licenciement, le présent se peuple de rencontres singulières et
saugrenues. Les personnages les plus étranges vont soudain trouver de l’intérêt à cet être insignifiant. Avec eux, Nicolas va découvrir une autre réalité, celle de la mécanique du monde – ses
faux-semblants et ses engrenages souterrains. Il va vite regretter sa petite vie bien huilée et sans histoire car il est des trappes qu’on se garderait bien d’ouvrir…
« Un roman inclassable, attachant et bigrement original qui confirme le talent de son auteur à construire un monde où il fait bon se perdre. »
Alexandre Fillon, Livres Hebdo
Présentation de l'auteur:
Bernard Foglino est né à Bordeaux en 1958 et travaille dans la finance. Il est l'auteur de deux romans : Le Théâtre des rêves et La Mécanique du monde. Bernard Foglino vit aujourd'hui à
Paris.
Mon avis:
Le titre du roman tient sa promesse car en choisissant de lire ce livre, je m'attendais à ce que l'auteur nous parle d'une façon ou d'une autre du
fonctionnement de notre existence moderne sur cette planète.
Le photocopieur ! Quelle métaphore pour la routine quotidienne qui est, force est de le constater, le lot de plusieurs d'entre nous.
C'est un outil que j'utilise souvent pour garder une copie de mes rapports au travail, et j'avoue qu'il m'est déjà arrivé plus d'une fois d'admirer cet appareil ainsi que la tâche qu'il accomplit
de façon répétitive des milliers de fois, sans jamais rechigner.
Je pense qu'il y aurait beaucoup à dire sur la symbolique du photocopieur dans le roman de Mr Foglino.
Nicolas répare des photocopieurs, c'est son travail et il le fait très bien, au point de se confondre jusqu'à la symbiose totale avec cet appareil.
Il a travaillé sans relâche pendant des années en veillant docilement à maintenir le bon fonctionnement du Système. Nicolas, petite pièce d'une machine gigantesque.
Mais notre héros n'est pas qu'une pièce sans âme; c'est un être humain chargé d'émotions et de souvenirs traumatiques qu'il a appris à mettre de côté (dans un coffre) pour survivre.
Car il faut lutter pour sa survie dans un monde sans pitié, qui fait peu de cas des « petits », encore plus s'ils sont jugés peu ou pas productifs.
Les multinationales fusionnent, changent de nom, de patrons et l'on fait des remaniements, l'on déplace des employés comme des pions au grè des besoins de la Machine. Et...quand la pièce n'a plus
de place, on la remercie.
Nicolas voit son monde basculer d'un jour à l'autre. Il est désormais à la marge de cette grande mécanique bien huilée.
La période est propice à la reviviscence de ses angoisses refoulées tant bien que mal pendant des années.
Il se retrouve face à lui-même. Plus rien pour sublimer !
L'estime de soi s'effondre, les créatures terrifiantes de l'inconscient prennent vie. C'est le délire !
J'ai trouvé cette partie du roman, où l'on est en plein dans les méandres de l'esprit tourmenté de Nicolas, assez complexe et difficile à suivre mais je me suis accrochée pour connaître la
suite.
Ce sont des passages denses, truffés de symboles: La princesse, la Tête ...et de réflexions qui sont un regard critique sur notre société.
L'utilisation et l'exploitation des sentiments et émotions, l'illusion de sa propre utilité et place dans ce monde.
Nicolas fait des expériences de vie concentrées qui lui permettent de visiter les faces obscures de ce monde.
Poussé au désespoir total, il est tenté d'en finir avec ce cauchemar mais la Tête (la raison, la connaissance) le « sauve ».
Véritable catharsis que cette épopée ! Ce livre contient peut-être peu de pages, se lit vite, mais est très riche d'enseignements.
C'est une « gifle » un « choc électrique » pour qui veut bien « se réveiller ».
Merci Mr Foglino pour ce grand moment de lecture et merci aux éditions 10/18 pour cette découverte.
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