En attendant le Cabinet des Curiosités N°31 demain, notre nouvelle chroniqueuse Ursula Michel nous propose une analyse du film culte Enter the Void...UNEXPECTED
Pour ceux qu’Irréversible avait laissé chancelants sur le trottoir d’un
cinéma en 2002, Gaspar Noé récidive, avec Enter the void, l’expérience
cinématographique sensitive ultime.
A Tokyo, Oscar partage sa vie entre sa jolie frangine, Linda, et une consommation effrénée de drogues hallucinogènes. Alors qu’un de ses deals tourne mal, il est abattu dans des chiottes. Commence alors le long trip psychédélique d’Oscar, dernières visions avant extinction. Au-dessus des tours tokyoïtes, planant sur les pistes de strip-tease luminescentes, d’un Love Hotel à une salle d’avortement, le grand huit émotionnel auquel nous convie Noé invite à la contemplation.
Si le film commence en focalisation interne sur Oscar (la caméra respectant même les clignements des yeux via des micros écrans noirs), le vrai voyage s’amorce à la mort du personnage. Lié par un amour indéfectible à sa sœur suite à un violent traumatisme d’enfance, Oscar va revivre des segments de son existence (son enfance, sa mort et sa naissance), fantasmer des événements troublants et érotiques, et cauchemarder en boucle l’accident fondateur (un crash de voiture d’une brutalité hypnotique).
Maelstrom de lumières, montagnes russes de sensations contradictoires, de la fascination au malaise, Enter the void est de ces expériences cinématographiques qui restent rémanentes sur la rétine. A l’heure du tout 3D pour susciter une brise de ressenti chez le spectateur alangui dans son fauteuil, Gaspar Noé propose une rafale d’adrénaline, une tornade de secousses sensorielles. Film tellurique, qui excite, stresse et envoûte tout à la fois, Enter the void se vit plus qu’il ne se raconte. Un trip pour les scoptophiles non épileptiques !
Ursula Michel
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble