Toute présence traîne autour de ses contours une aura d'absence.
Vice versa, toute absence peut être vécue comme l'empreinte d'une présence évanouie.
" Le tout est plus que la somme de ses parties"; quel fascinant axiome !
C'est bien vrai qu'il existe des absents qui ont une sacrée présence !
A tel degré que les présents se demandent, du coup, s'ils ne sont pas absents !
Il y aura peut-être quelque chose qui restera de nous.
Une mémoire que les choses auront gardé du frottement de notre présence contre elles.
Une à peine sensible modification due à notre (éphémère, toute passagère) turbulence.
Notre façon de nous inscrire dans le monde est double : en plein et en creux.
L'absence ?
Une version impalpable, inversée de la présence.
Une présence absente; une absence trop présente...cela existe !
La conscience aide-t-elle notre présence à nous-même et au monde ? J'en doute.
Exactement comme le fait de manger, de se rassasier éteint la sensation de faim, la frustration, l'inaccessibilité entretiennent le désir amoureux, l'intensité du sentiment d'amour, sa "flamme".
C'est une loi universelle : tout désir non satisfait est souffrance cependant que tout désir, une fois satisfait, se volatilise. Voilà pourquoi l'être
humain est si enclin à jouer avec le désir et, fréquemment, si cruel, si détaché avec ceux qui l'aiment, ne l'"aiguillonnent" plus. Je pense qu'il aime désirer, prolonger son désir parce que cela
lui fixe un but, lui occuppe l'esprit.
Sens...vous avez dit "sens" ?
Mais y-a-t-il un sens à la quête de sens de l'Homme ?
Et si sa quête de sens était une quête de sens interdit ?
Comment interpréter la présence, chez l'Homme, de la conscience ?
La conscience humaine, n'est-ce pas d'abord une manière de se tenir hors du monde, hors de tout ?
N'est-ce pas d'abord, le sentiment d'une radicale séparation, d'une altérité qui vous pousse à harceler le monde, vécu comme extérieur, de questions, quand ce n'est pas à se harceler soi-même de questions sur soi-même ?
Que peut représenter la conscience d'être pour l'être ?
L'être doué de conscience de son propre être est-il en état de plénitude, ou de manque ?
Prendre conscience de son être. Est-ce un plus ? Une complication ?
L'Homme est un être conscient de lui-même et du monde qui l'entoure.
Et le monde ? Est-il conscient de lui-même ?
Ou a-t-il donné à l'Homme pour "mission" de lui révéler qu'il peut l'être ?
Toute question est toujours infiniment plus ouverte (et donc, plus intéressante) que toute réponse.
Déni, absence de lucidité, mauvaise foi, hypocrisie...voilà, peut-être, les véritables noms de l' "inconscient" freudien.
Certes, Freud a eu tout de même un mérite : celui d'attirer l'attention sur ce que le processus éducatif, socialisateur peut impliquer, en particulier chez le jeune, de nécessité de répression et de canalisation de ses élans spontanés.
P.Laranco.