Posté par lediazec le 13 mai 2010
Ce livre, comme certains autres, fait partie d'un petit lot de « petits » bouquins que je rachète régulièrement. Ensuite, pris dans mon délire du partage, je les offre. Parfois c'est l'inverse. Si bien que quand j'ai besoin, soit de les relire, soit de les consulter, je ne les ai plus. Quel est le salaud !… C'est moi. Ainsi pour le joueur d'échecs, 24 heures dans la vie d'une femme de Stefan Zweig ou encore Le vieux qui lisait des romans d'amour de Luis Sepúlveda.
Dans ce petit livre de Wilhelm Reich, il y a des illustrations qui font mouche. Comme par exemple celle qui illustre ce papier où l'on voit un homme soudain surpris par la chaîne qui se brise. My god est le mot-réflexe qui lui vient aussitôt à l'esprit. Le facteur surprise ne laisse rien présager de bon pour quelqu'un habitué à évoluer dans un univers concentrationnaire. Ne comptez pas sur moi pour mettre une couleur sur le système qui a mis cet homme dans un tel état d'anxiété ou pire encore. Les couleurs ne manquent pas.
Alors que les médias interrogent « faut-il brûler l'euro ?», que L'Europe du sud est en train de faire un bond politique en arrière pour cause de déflagration spéculative, que le débat fait rage entre les pour et les contre, il est temps d'arrêter d'enfoncer la tête dans le sable alors que la mer monte. Par millions, les citoyens broient du noir et le feu couve dans les têtes. Les esprits sont chamboulés et la peur s'installe. Avec elle, les mauvais instincts refont surface. On sait très bien ce que cela signifie.
Prise en otage, la Grèce bouillonne. On la laisse mourir de soif. Un leçon ? Non, messieurs les banksters, c'est un viol !
L'aide arrive, claironnent les instances européennes. Il est vrai que quand quelqu'un meurt de soif, il est déconseillé de trop boire d'un coup. Cela aurait des effets néfastes sur l'organisme. En attendant, ce n'est pas les 5,5 milliards d'euros débloqués par le FMI -en contrepartie de quoi on serre à fond la ceinture-, qui va désaltérer tout un peuple, encore moins permettre l'arrosage de la terre cultivée.
Vous pensez bien que dans cette histoire, nous ne croiserons pas un riche en guenilles fredonnant :
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine
Comme toujours, les politiques s'arrangent pour nous fourguer le rossignol. Quand tout va mal, on ne prête qu'aux riches. Il faut bien nous enfoncer dans la tête que désormais les paliers vont disparaître. Plus de classes supérieures, plus de classes moyennes, tous nivelés par le bas. Ça vous apprendra à vivre ! Les pauvres gagnent du terrain sur les classes supérieures ! A moins qu'il ne s'agisse de l'inverse. Ah, la grande dégringolade sociale !
Au bas de la pyramide, l'immense masse de gueux , anciens et nouveaux, et, tout en haut, quelques “puissants” entourés de courtisans. Entre ces deux mondes, rien, sinon une grande misère politique, morale et philosophique.
De la politique-fiction ?…