Mais les agressions dans la "vraie vie" continuent.
En effet, l'association SOS homophobie dans son rapport annuel rendu public le 11 mai 2010, indique que malgré une législation qui réprime fermement les actes homophobes, le nombre de témoignages sur des agressions physiques à l'encontre des homosexuels a progressé en 2009, passant à 88 contre 61 en 2008.
Selon le document, l'"agressivité" des jeunes est en hausse et Internet sert de "défouloir" aux homophobes.
Ces mêmes agressions concernent les femmes à 22% et les transsexuels à 2%.
Ces agressions physiques se produisent à 47% dans les lieux publics, les agresseurs, qui jugent l'homophobie légitime, la revendiquant haut et fort en cherchant l'approbation des passants.
Les agressions physiques sont plus nombreuses en province avec 60% qu'en Ile-de-France.
Et le nombre des jeunes victimes entre 18 et 24 ans, a fortement augmenté avec 22 cas en 2009 contre 6 en 2008.
Michel Duvail, le vice-président de SOS homophobie, estime "Il y a une plus grande agressivité chez les jeunes contre les homosexuels, c'est une régression".
Il poursuit "Pour beaucoup de gens, pour construire un garçon, il faut qu'il soit viril et le pilier central de cette virilité est l'homophobie".
Le rapport indique que malgré l'entrée en vigueur de mesures de lutte contre l'homophobie à l'école mises en place par le ministère de l'Éducation nationale, notamment la création de la Ligne Azur au 0 810 20 30 40, la diffusion de brochures et un affichage, cette attitude recule peu, mais "on peut espérer une amélioration à terme", notant cependant que ces mesures resteront "inefficaces" si elles ne sont pas "relayées par les profs et les responsables d'éducation".
Pour le président de SOS homophobie, "les manifestations publiques de haine des homosexuels sont devenues politiquement incorrectes, mais, par ricochets, c'est Internet, parce qu'il permet l'anonymat, qui devient le défouloir des homophobes".
Le rapport écrit, mentionnant notamment des sites d'inspiration religieuse sur lesquels "De façon inquiétante, l'amalgame entre homosexualité et pédophilie revient régulièrement".
Des témoignages mentionnent aussi les sites de jeux vidéo en ligne sur Internet, comme "le jeu Escopeta où il s'agit de tuer un maximum de gays sous peine d'être violé par l'un d'entre eux".
La notion même d’homophobie est d’ailleurs rejetée par certaines personnes et certaines institutions comme l’Église catholique romaine, niant par là même, la gravité des violences.
L’homophobie ne doit plus être vue comme une opinion mais condamnée avec la plus grande fermeté comme un délit inacceptable.
Un énorme travail d’information, d’éducation et de visibilité est encore à effectuer pour qu’un jour la diversité ne soit plus rejetée mais vécue comme une richesse.
Seigneur, ouvre les cœurs au respect.