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Je ne suis pas cassandre...

Publié le 12 mai 2010 par Pjjp44
JE NE SUIS PAS CASSANDRE... (photo sur toile)
Marie, elle écrit -il me semble- dans l'urgence de l'écriture-Et d'ailleurs je comprends tout à fait cette envie que dis-je nécessité . Marie  a du rentrer en poésie comme en religion et chaque jour -son blog- apporte son lot d'histoires, d'émotions,  d'écorchures...de magie du Verbe...Ce mercredi j'y ai lu ce qui suit et  que je verrais bien -rêvons un peu-comme préambule à une constitution qui placerait l'Humain (si  fragile) au centre de ses préoccupations...
"Je ne suis pas cassandre prophétesse troyenne,
ni zarathoustra,surhumaine grandiose et décadente,
ni zaza, ni toto, ni zozo, ni zorro,
mais j'entends et je sais bien pourquoi le bruit des bottes
en écho dans les rues,
je ne suis à l'abri et sans abri et sans habits qu'avec quelques mots,
dérisoire et futile,
la boulangère aux généreuses miches vendra son pain
aux chiens pour ses enfants, ou pour elle même,ou pour rien,
pour la peur, pour un jour de plus, pour son ventre et ceux des siens,nous serons plongés la tête et la bidoche dedans le pétrin , dans un noir si complet
que nous ne retrouverons plus un seul de nos mots intact de tous ces maux ,plus un seul de nos petits, ni de nos grands.
je ne sais pas ce que je vaux , graine de haricot,mauvaise graine,vendeurs de mots,
vendeurs de peur, vendeurs de peau, marchand, marcheur, démarcheur, expliqueur, démonstrateur, démonteur remonteur ,graine de héros, certains croient tout posséder, d'autres croient qu'ils ne possèdent rien,ah posséder...Sa maison, son jardin, sa femme, son homme, son chien, ses poils au sec, ses poissons rouges son livre son book, Je ne sais rien , si peu que j'en pleure.
Certains s'agitent, d'autres pensent, doutent, prient,possèdent, espèrent,comptent,soustraient, ajoutent, sa boutique , son expo divisent,considèrent,envisagent, étalagent,appuient sur tous les boutons, pleurent, grincent, décollent, atterrissent .
Savons nous seulement ce que nous sommes.
L'éternel débat, nous avons laissé faire , tous coupables mais pas responsables, tous responsables mais pas coupables, soufflez dans les tuyaux et vous entendrez le bruit des bottes se lever pour le banquet.
Je ne sais pas, serais je boulangère pour sauver nos enfants
car nul doute, nous les avons fait ensemble.
Nos enfants dans les ventres , ventres dans les têtes de douleur.
Les morts sont là et nous regardent , ils se marrent , ils pleurent doucement, ils ont encore froids et peurs, ils se serrent de terreur, les bottes seront là de nouveau à leurs portes et aux nôtres.
Alors anne écrit...
Il faut s'occuper des vivants parce qu'après nous devrons nous occuper des morts dont sans aucun doute nous ferons partis, d'une manière ou d'une autre, chaque jour chaque nuit un peu plus de nous en eux, d'eux en nous, d'un mur à un autre.
Nous occuper des uns et des autres au grand siècle de la merveilleuse et opportune discrète toussotante communication à laquelle je ne crois pas une seconde, nous occuper des uns des autres sans nous confondre de merci, nous fondre de simagrées, démonstrations sourires émerveillés mon cul!
Avant d'encombrer les cimetières, soyons vivants , putain , putain à casque d'or.
On peut se tromper dans les termes et les mots, qui ne s'est jamais trompé?
Mais pas dans le geste.
Si le geste agonise alors il faut le réinventer sans cesse.
Je m'en cogne
comme un gosse
des histoires d'ivrogne,
trancheurs de têtes
pieds sur la table en bottes
plumes en dents plumeau casquette
ventrée de poésie
gloire eulalie
gloire au pendule
gloire aux chemises des sociétés de poésie."

Marie Broor Machu dans: "Les contes de Schanaty"

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