Madame Bovary, Gustave Flaubert

Par Wellreadkid

Résumé

«  J'ai l'impression que ce livre a été fondateur pour la littérature française (on parle même de bovarysme), pour l'instant c'est surtout l'histoire d'une femme qui a trop lu, trop rêvé,  se heurte à la réalité et en est frustrée. »

Je disais cela de « Madame Bovary » au début de la lecture. Force est de constater que, mine de rien, cela dit tout.

La jeune Emma Rouault vivait seule avec son père quand celui-ci eut besoin des services du docteur Charles Bovary. Bien que déjà mariée à une veuve acariâtre, le jeune homme s’éprit de la belle Emma et suite à son veuvage, lui fit la cour et l’épousa.

Mais Emma qui, passionnée de romans d’aventure, et qui se voit en héroïne romanesque, s’ennuie rapidement dans cette vie convenue…alors, un jour, elle prend un amant…

L'auteur

Ecrit entre 1851 et 1856, « Madame Bovary » se voulait un roman de « style », que celui-ci devait faire tenir debout. A la sortie du récit en feuilleton, la scène dans le fiacre fit scandale et Flaubert dut défendre Emma lors d’un procès (la même année que Baudelaire, en 1857, sauf que Flaubert fut acquitté, mais pas Baudelaire). Cette année-là, « Madame Bovary » sortit en librairie et suscita des réactions très variées.

Avis

J’avais lu de nombreuses critiques, soit élogieuses, soit très négatives. Peut-être que, si j’avais lu ce livre sous la contrainte d’un professeur, au collège, ou au lycée, j’aurais rechigné à la tâche. Mais, ayant lu ce livre par choix, je m’y suis plongée avec délice. Car Emma, que je m’attendais à mépriser, on la comprend, mine de rien, et l’on s’émeut comme elle, quand elle croise Rodolphe, ou Léon. On rêve, comme elle. Le lecteur voit venir la fin tragique, le surendettement, voudrait l’avertir, quand bien même il connait la fin (ce qui était mon cas). Elle court vers sa perte, Emma, et on la suit.

C’est à peine si l’on peut reprocher à Flaubert quelques lourdeurs en ce qui concerne la vie du village. Car il décrit la vie : les amours déçus, les hommes inconstants, les belles-mères voulant tout régenter. Charles est l’incarnation même de la médiocrité, mais on ne parvient pas à lui en vouloir, le pauvre.

En somme, c’est un roman qui se lit avec plaisir : divisé en trois parties, la troisième se dévore littéralement. Bien que somme toute, il ne se passe pas grand-chose (Emma s’ennuie en ménage, prend un amant, est quittée, prend un second amant, est endettée, abandonnée, se suicide), Flaubert nous tient en haleine sur quatre cents pages ! Et je le répète encore, quand bien même connait-on la fin !