Le gel tardif au printemps, incarné par les saints de glace, est désastreux pour les plantes en germination et les arbres fruitiers en fleurs - photo - C. Haymoz
Saint-Mamert
Evêque de Vienne, en Dauphiné (+ 474)
« Attention, le premier des saints de glace, souvent tu en gardes la trace. »
Fête locale le 11 mai
Saint-Pancrace
Martyr à Rome (+ 304)
« Saint Pancrace, Gervais et Boniface apportent souvent la glace »
Fête locale le 12 mai
Saint-Servais
Evêque de Tongres (+ 384)
« Avant Saint-Servais : point d’été, après Saint-Servais : plus de gelée. »
« Quand il pleut à la Saint Servais, pour le blé, signe mauvais. »
Fête locale le 13 mai
Saint-Gervais souvent cité en lieu et place de Saint- Servais.
« Saint-Gervais quand il est beau, tire Saint-Médard de l’eau. »
Saint-Urbain
Pape au 17 ème siècle de 222 à 230 (+ 230)
« Quand la saint Urbain est passée, le vigneron est rassuré. »
« Mamert, Pancrace, Servais sont les trois Saints de Glace, mais Saint Urbain les tient tous dans sa main. »
Fête locale le 25 mai
Et certains n’hésitent pas à ajouter Saint-Boniface
Basé sur une vieille croyance reposant sur des observations dans les champs et les vignes, il est tous les ans une question qui revient et fait référence aux Saints de Glace et aux variations climatiques de cette période.
D’abord faut-il savoir qu’il s’agit du 11, 12 et 13 mai, dates de mauvaise réputation pour toutes les « mains vertes » qui ne jardinent jamais avant le passage de ces journées annonciatrices d’un retour tardif des gelées, capables de réduire à zéro le travail des téméraires qui auraient osé planter avant cette échéance.
Ne cherchez pas sur les calendriers la trilogie de ces Saints que sont Saint-Mamert, Saint-Pancrace et Saint-Servais qui ont été remplacés par Sainte-Estelle, Saint-Achille et Sainte-Rolande.
Cette substitution fut terminée lors du dernier concile de l’Eglise catholique en 1960 qui « nettoya » le calendrier de tous les personnages donnant lieu à des pratiques rituelles peu conforme avec la liturgie et considérées comme entachées de fond païen.
Et c’est ainsi que nos « braves Saints de Glace » furent rayés au même titre que les guérisseurs, retrouveurs d’objets perdus ou encore traitant de la météorologie… Bien sûr ils étaient tous les ans implorés par les agriculteurs et les viticulteurs, qui à cette occasion retrouvaient et récitaient au cours de processions avec Monsieur le curé en tête, de pieuses prières qui n’étaient pas forcément dénuées d’arrière-pensées intéressées.
Et pourtant si nous en recherchons les origines lointaines, très lointaines même, des gens d’alors avaient constaté qu’une brutale chute de la température nocturne ou plutôt matinale arrivait tous les ans aux alentours de ces trois journées.Cet élément climatologique qu’est le gel, particulièrement désastreux pour les plantations qui pourraient se trouver alors en début de germination, les incitait à laisser passer l’événement avant d’entreprendre les grands travaux de printemps, et pour les jardiniers et maraîcher planter, repiquer, semer, mettre en terre en toute quiétude.
Aujourd’hui encore, ils ne négligent pas ce vieux dicton et même la Météorologie pourtant peu soucieuse des proverbes, ne nie pas qu’il existe une période très froide qui peut survenir jusqu’en fin mai.
Quant aux astrophysiciens, spécialistes particulièrement minutieux, ils ont pour leur part remarqué « que vers la mi-mars, l’orbite de la terre passerait par une zone de l’espace sidéral particulièrement chargée de poussières, ce qui entraînerait une baisse de l’apport solaire sur notre planète et donc une diminution de la température. »
Ainsi leur sort étant réglé et ces chrétiens bannis des calendriers, il est peut-être intéressant de les découvrir à nouveau… si peu !
11 Mai : Saint-Mamert, ancien archevêque de Vienne (en Gaule), serait mort vers 474.
12 Mai : Saint-Pancrace, était le neveu de Saint-Denis (célèbre pour la triste histoire des flèches ? ) serait mort martyr en 304 à l’âge de 14 ans.
13 Mai : Saint-Servais (souvent confondu avec Saint- Gervais) aurait subit le martyre à Milan avec son frère Portaux sous l’empereur Néon. Il fut le premier à disparaître du calendrier, remplacé en 1811 par Saint Onésime et aujourd’hui par Sainte Rolande.
Ainsi va le monde, moderne oui, mais toujours attaché à ses racines.
( Avril 2000 – ce texte est le condensé de recherches effectuées par henry)
Source : Bravo Papi
Et la lune rousse ?
Une autre manière de parler du même sujet, ou presque. La lune rousse désigne la lunaison après Pâques durant laquelle, si la nuit est claire, il y a existe des risques de gelées qui font roussir les jeunes pousses des plantes.
Les jardiniers considèrent que le risque est maximum au moment de la pleine lune. La pauvre lune n’y est pourtant pour rien : les nuits sans nuage sont bel et bien responsables de froids plus importants et donc de risques de gel. La lune est là, certes, mais elle n’en est pas responsable !
Quant à l’expression « lune rousse », elle a deux origines : le phénomène de gel qui fait roussir les feuilles, mais également la couleur rougeâtre que la lune peut aussi avoir à cette époque.
Source : Jardinier amateur
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