Michel de Poncins – Le 12 mai 2010. Nous allons évoquer un étrange document qui intervient abusivement dans la vie privée et montre bien comment une dictature mondialiste se met en place comme une marée noire et par ondes successives. Elle comporte divers échelons qui s'exercent avec plus ou moins d'intensité, dont ses « commissaires » comme l'Europe les appelle impunément et ses « idiots utiles ». Pour la désigner certains parlent plus sobrement du mondialisme, mais d'autres font une confusion avec la mondialisation ce qui introduit du désordre dans les esprits.
Mondialisation
Il faut distinguer avec soin les deux notions. En effet, ne sont-elles pas contradictoires ? La mondialisation est la généralisation dans le monde entier de la libre circulation des biens. C'est la simple liberté du commerce, droit fondamental auquel les Etats ne devraient mettre aucun obstacle, que ce soit sous forme de droits de douane ou de réglementations. Est-ce une nouveauté ?
Nullement : la route de la soie, le commerce des épices étaient la mondialisation à la mesure des techniques de l’époque. L’illusion de la nouveauté vient simplement de l’explosion des techniques : transports, internet, multiplicité des acteurs. Actuellement, les gens ont l'impression que la mondialisation se développe trop vite ; n'est-ce pas largement un effet d'optique ? En 1913, la part du commerce international était de 9% dans l’économie générale et elle est de 15 % environ aujourd’hui, ce qui n’est pas une augmentation considérable. L'impression ne vient-elle pas seulement d'une plus grande expansion de la diversité des produits de consommation et d'autre part de l'imbrication des fabrications, celles-ci impliquant le rassemblement de sous-produits venant de partout ?
La mondialisation semble vraiment un bienfait, en particulier pour les pauvres, et l'effet d'enrichissement venant de ce commerce étendu à toute la planète est considérable.
Mondialisme
Venons-en au mondialisme qui apparaît comme le contraire. C'est l'asservissement d'un grand nombre de pays et même, in fine, de la planète entière à des forces qui gouvernent d'une façon quasi totalitaire. Ces forces s'incarnent essentiellement d'abord dans des organismes internationaux dont la liste est longue: ONU, CEE, UNESCO, FAO, etc. Progressivement, depuis environ une soixantaine d'années, ces organismes avancent résolument et sûrement en nombre et en pouvoir : filiales, bureaux, effectifs, salaires mirobolants se multiplient. Elles imposent leurs décisions soit par la douceur soit, parfois, avec une grande force, au besoin fiscale.
Les pays en voie de développement ne doivent-ils pas être les plus attentifs, car les pays riches y règnent en maîtres ? Le totalitarisme étant l’exact contraire de la liberté, il apparaît donc légitime finalement de dire que le mondialisme est le contraire de la mondialisation.
L'occasion de ces réflexions vient d'un vrai scoop dont personne ne parle dans la presse.
Un questionnaire émane de deux des plus grandes banques internationales et vient d'être adressé à la clientèle. Il se réfère à la troisième directive de l'Union Européenne en matière de lutte contre le blanchiment qui a été récemment transposée en droit français ; cette directive impose aux banques installées en France de nouvelles obligations en matière de connaissance de leur clientèle existante.
Le questionnaire comporte beaucoup de rubriques qui fournissent en vrac aux employés de la banque une foule de renseignements sur votre vie privée et votre personne, dont, pourtant, elle n'a en fait nullement besoin pour avoir des relations avec vous. Par exemple : votre métier, le nom de votre employeur, vos revenus dans tous les détails avec leurs origines, la liste de certains pays où vous êtes censés vous être rendu ou non. Il est facile de noter que le choix des pays est parfaitement arbitraire, les champions connus du blanchiment n'étant pas dans la liste ; rappelons, au passage, que la France a abandonné 500 villes ou simples quartiers à des gangs de dealers et que le blanchiment s'y pratique avec allégresse. Une menace très claire est incluse dans la correspondance à savoir que, s'il n'est pas répondu avant une certaine date à toutes les informations, il y aura des difficultés dans la gestion de votre compte.
Les naïfs peuvent tenter de se rassurer ; en tout petit caractère, il est donné certaines garanties sur l'utilisation de ces renseignements. Mais ceux qui savent lire apprennent que les informations peuvent être transmises à des prestataires de services extérieurs ; autant dire que de grosses firmes d'informatique pourront vendre toutes vos données sur le marché !
Ne sommes-nous pas devant une nouvelle manifestation de la dictature ? L'indépendance des fonctionnaires de la CEE à l'origine de l'entreprise s'exerce sans aucun véritable contrôle démocratique, sauf quelques élections à la limite de la régularité. Quand la machine à broyer est lancée, rien ne l'arrête : la dictature mondialiste s'étend dans tous les domaines de la vie du camembert au vin rosé, en passant par la ?????. En outre, l'immensité de la richesse des dictateurs est connue ; en Russie communiste, il y avait les magasins spéciaux pour la nomenklatura; la richesse des Onucrates et Eurocrates est légendaire et explique en partie l'extension indéfinie de la dictature, tant les intérêts se fédèrent pour l'étendre.
Il ne manque pas de bons prétextes pour justifier la dictature, l'enfer étant pavé de bonnes intentions. Le blanchiment tombe à point. Il y aussi la biodiversité ou une pandémie qui par chance peut arriver !
Deux grandes banques internationales ayant accepté de jouer le rôle des « idiots utiles », il semble clair que les autres seront amenés à s'aligner ne serait-ce que pour des raisons concurrentielles et puis ensuite toutes les banques jusqu'aux plus petites. Nous ne pourrons plus avoir de relations avec aucune banque sans nous dépouiller de nos vêtements à l'entrée, plus rien de notre vie lui étant caché.
A l'occasion de cet événement il faut bien faire comprendre les dangers du mondialisme avec en pendant les bienfaits de la mondialisation en particulier pour tous les pays en voie de développement qui peuvent y trouver le moyen de décoller et de devenir à leur tour de vrais « dragons ».
Michel de Poncins est économiste.