Il s’agissait du titre d’une émission réalisée par Techtoc.tv réalisée fin mars dernier. Je n’ai malheureusement pas pu m’y rendre (boulot oblige), mais, le podcast étant arrivé aujourd’hui, voici mon avis sur la question.
Le plateau était composé de Lorenzo Soccavo, consultant, de Paul Leroy-Beaulieu, fondateur de Edicool.com, de Gwen Catala, écrivain 2.0 et de Noëlie Eternot, rédactrice du blog BookandBuzz.
Cette petite demi-heure de débat étant la première d’une série, elle n’apporte donc pas de réelles perspectives de développement.
Il est vrai que j’ai longuement patienté pour avoir les images, et j’en suis, au final, plutôt déçu. Je m’explique. Je pense qu’il manquait un intervenant, quelqu’un pour représenter une grande maison d’édition.
Je regrette que Lorenzo Soccavo ne creuse pas plus le sujet en restant sur un discours générique, à savoir qu’il faut réagir aux enjeux, que les maisons d’édition sont conscientes du changement et des nouvelles technologies disponibles. Je me range d’ailleurs à l’avis de l’animateur qui dit que finalement aucune initiative concrète ne voit le jour…
Le parallèle que fait ce dernier avec les maisons de disques est tout à fait pertinent. Le problème c’est qu’à mon avis, même si chacun a pu observer les ravages du piratage de la musique, la leçon n’a pas l’air d’avoir été retenue.
L’intervention de Paul Leroy-Beaulieu est tout à fait intéressante lorsqu’il dit qu’il faut oublier les anciennes techniques de marketing et innover. Cependant, ce discours devient paradoxal lorsqu’il finit par dire que le travail se fera avec Google et Apple. En effet, où se trouve l’innovation si l’on suit le mouvement enclenché par des entreprises étrangères au secteur ?
Cette question est d’ailleurs révélatrice d’un point assez effrayant. Ce sont des entreprises dont le cœur de métier n’est pas le livre qui mettent en place les nouveaux outils dont nous aurons besoin à terme…
Pour en revenir à l’émission, un point à cependant attiré mon attention. Il s’agit de créer de nouveaux modèles économiques pour pallier au piratage (c’est d’ailleurs tout aussi effrayant de penser le piratage inévitable, et de réfléchir à des contenus extérieurs aux livres, plutôt que d’essayer d’éviter ce piratage !). Bref ici il était question, toujours en parallèle avec le monde de la musique, d’importer une pratique américaine consistante à des conférences où l’auteur est payé pour par exemple faire des lectures. Si effectivement les concerts sont la première source de revenus des musiciens aujourd’hui, est-ce que ce type de prestations pour le livre (en France) attirera les foules ?
On peut le penser pour les auteurs à succès, mais quid des plus modestes ?
Comme l’a dit Gwen Catala en fin d’émission, il ne faut pas faire l’erreur de vouloir vendre un livre numérique comme un livre papier, c’est là le cœur du problème à mon avis.
Pour finir, je retiendrai la phrase de Noëlie Éternot, « parler de vendre un livre comme un produit, c’est choquant en France » qui en dit long.
J’attends donc avec impatience la prochaine émission afin de voir l’évolution de ce débat.
Voici la vidéo (tout de même !)
En guise de conclusion :
J’aime :
— l’initiative d’organiser cette émission et permettre à ceux qui ne peuvent pas toujours se rendre aux conférences de se faire un avis sur la question.
— le background de l’animateur qui essaie d’obtenir des réponses précises
— la diversité des invités (consultant, éditeur web, auteur, blogueuse)
— le parallèle intelligent avec le monde de la musique
Je n’aime pas :
— l’absence quasi complète de marketing web durant l’émission
— le manque de réponses concrètes
— l’absence d’un représentant d’une grande maison d’édition
— le sentiment général (dans l’édition) du « jusqu’ici tout va bien »
Je tiens tout de même à féliciter et remercier Noëlie qui a été à l’initiative de ce projet !
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