Enfin, pourrait-on dire, les Tories et les libéraux sont là. Gordon Brown a bien essayé de fléchir les libéraux à son avantage, cela n´a pas marché. Hier, en fin de latin le premier ministre sortant a dû informer la reine de son insuccès et s´est retiré de la course au pouvoir. La Reine a aussitôt nommé David Cameron comme formateur de gouvernement.
La fin d´un horrible naufrage économique causé par un Labour Party dépassé par la crise économique et effectivement sans fortune dans la gestion de la chose publique ?
C´est avec soulagement qu´on voit David Cameron prendre en Grande Bretagne les reines du pouvoir avec l´aide des libéraux. Certains pensent que ce gouvernement, parce qu´il n est pas seul à gouverner, est faible ; nous ne le pensons pas. Nous estimons qu´il était temps que la place politique anglaise se conforme à la démocratie qui veut une plus grande concertation politique dans l´exercice du pouvoir. Les temps sont durs dans cette crise, et il faut bien le dire aussi, le legs politique et économiques des labours n´est pas brillant, pas du tout. On se demande même avec quel toupet Gordon Brown s´accrochait encore au pouvoir…si le Labour ne laissait derrière lui qu´une société écroulée par des blessures sociales, économiques, financières ?
Le legs social de Tony Blair et de Gordon Brown est bien sombre : 12% de déficit budgétaire, une économie en recul de 5,9% dans la crise, un endettement public croissant dangereusement affublé d´un chômage de jeunes grandissant. La 8ième puissance économique du monde était en perte de vitesse. L´erreur ? Cette puissance avait, sous l´illusion de ses hauts revenus du pétrole convoyés par ses sociétés pétrolières et sur sa réputation industrielle passée, tablé sur une la société de services. On vendit donc pratiquement 70% de ses industries aux étrangers quid à devenir grand acteur de la jonglerie aux bourses et de la gestion financière. Mais celui qui ne produit pas dans cette crise des finances, quels sont donc ses moyens pour répartir les effets négatifs de la compression économique que la crise imposait sur un plus large soutien fiscal ? Pratiquement aucune. On comprend pourquoi l´Allemagne a gardé un avantage économique certain dans cette crise : non seulement la spécialisation allemande dans la fabrication de machines et instruments de haute précision était appréciée dans le monde entier, mais aussi l´industrialisation de la Chine et de l´Inde avait gardé la vente ces biens de production à un niveau croissant.
Cameron arrivera-t-il à sortir de l´illusionnisme du Labour de Tony blair et de Gordon Brown pour remplacer les industries perdues et ainsi créer de nouveaux emplois et des revenus de production et d´innovation à la société anglaise ? Arrivera-t-il à freiner le faux refuge actuel des Etats occidentaux dans leur tendance à s´endetter outre mesure ? Cette crise nécessite une refonte sociale et économique des anciennes théories de la gestion et du développement des sociétés industrialisées ; Cameron et son partenaire libéral Nick Clegg sauront-ils être à la hauteur de la situation et appliquer une stratégie économique adéquate remettant la Grande Bretagne à flot ? Quelle stratégie le gouvernement anglais Tories-Libéraux apportera-t-il à ses partenaires européens, américains et étrangers face à la crise ? Beaucoup de questions. Espérons que ce frais gouvernement aura la bonne main pour venir à bout de la tâche immense de refonte qui l´attend.
Musengeshi Katata
"Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu"