Avant de partir pour Alger, Nicolas Sarkozy a pris le temps de téléphoner à son grand ami (et amateur de 4X4) Vladimir Poutine qu'il a "chaleureusement félicité" après son superbe et démocratique succès (mais néanmoins moins impressionnant que celui de François Bayrou) lors des dernières élections législatives russes. Mais surtout il laisse à François Fillon le soin de se dépatouiller avec ses promesses télévisées sur le pouvoir d'achat.
Profitant ainsi que son "patron" (qui désormais gagne enfin plus que lui), le Premier ministre se lâche et tente de se faire passer pour celui qui prend le décision en assurant : "j'ai décidé que dans les tout prochains jours serait soumis au Parlement un texte permettant le rachat des heures de RTT et comptes épargne temps, le déblocage de la participation et la mise en place d'une prime de 1 000 euros dans les entreprises de moins de 50 salariés qui n'ont pas vocation à mettre en oeuvre le système de la participation". Il indique également que Christine Boutin, la ministre du Logement, engagera "dès cette semaine la concertation avec les professionnels du logement" pour que l'indexation des loyers sur l'indice des prix et non plus sur celui de la construction soit effective "dès le 1er janvier". Dans le même temps, elle préparera "un projet de loi qui permettra de supprimer dès le début de 2008 les cautions et de réduire à un mois les dépôts de garantie". Le pouvoir d'achat en frémit déjà…
François Fillon affirme aussi avoir demandé à Eric Woerth, le ministre de la Fonction publique, de lancer concertation avec les syndicats de la fonction publique "pour l'application des mesures spécifiques à la fonction publique sur les heures supplémentaires et sur les rachats de RTT". Et de conclure que "le gouvernement est au travail. D'ici la fin de l'année, les mesures proposées par le président de la République seront effectives, en cours de développement". "En cours de développement", l'expression a de quoi faire peur, tant elle sent la langue de bois à plein nez… et permettra dans quelques mois de revenir sur tel ou tel engagement au motif par exemple que "l'Etat est en faillite" ou qu'il "n'y pas d'argent" dans les caisses.
Et pendant ce temps-là le PS continue ses pages d'écriture. Après la salves des brûlots anti-Ségo, voici venu le temps de la réplique de cette dernière qui fait la tournée des plateaux télé pour vendre son "Ma plus belle histoire, c'est vous". Se prenant pour Barbara, Ségolène Royal affirme vouloir "un jour, fêter ses retrouvailles" avec les Français (à Marienbad, à Nantes ou bien encore dans le petit bois de Saint-Amand ???), avant de promettre à ses partisans : "je ne connais encore ni le lieu, ni la date, mais je sais qu'un jour, nous nous retrouverons. Je gagnerai un jour pour eux"… le jour où l'aigle noir aura des dents sans doute.
Avec une opposition pareille, Nicolas Sarkozy n'a pas trop à s'en faire et peut continuer encore longtemps de promettre n'importe quoi puisque aucune alternative politique crédible semble se faire jour…