J'avais remarqué, l'année dernière, le goût prononcé du public québécois pour les reprises et notamment les reprises à l'identique. Cela avait été particulièrement marquant lors de la dernière soirée du FestiVoix 2009 avec le concert de Sylvain Cossette.
Je ne sais pas trop quoi penser de ces spectacles "tribute to". Surtout quand on touche à un mythe comme les Pink Floyd.
Je n'ai jamais eu l'occasion de voir les vrais en concert et je n'aurai probablement jamais l'occasion de le faire ; quoique qu'avec eux, on ne sait jamais. Alors, j'irai voir les Comfortably Numb avec intérêt et on verra bien si l'émotion passe...
Voici une vidéo du groupe :
Je vous donnerai, bien entendu, mes impressions le lendemain du concert, sur ce blogue.
En attendant, cela m'a donné l'occasion de m'intéresser de près à la chanson
Elle figure sur le fameux album The Wall, sorti en septembre 1979, dont elle est un des singles. C'est une des tounes les plus connues de Pink Floyd, notamment en raison des solos de guitare terribles qui y figurent.
Comfortably Numb est à l'origine une démo pour le premier album solo de Gilmour, sorti en 1978. Alors que la plupart des chansons de l'album The Wall ont été entièrement écrites et composées par Waters, la majeure partie de la musique de Comfortably Numb a été écrite par Gilmour.
Plutôt que de l'employer sur son album, il a finalement proposé sa démo lors des sessions d'enregistrement de The Wall avec Pink Floyd. Roger Waters a ensuite écrit les paroles à partir de cette musique et ajouté quelques accords.
Elle figure évidemment sur la B.O. du film d'Alan Parker tiré de l'album, The Wall. Elle illustre une scène au cours de laquelle le personnage principal, Pink, interprété par Bob Geldof, sous l'emprise de la drogue qu'il s'est administrée pour être en mesure de monter sur scène, tombe dans un état de catatonie après avoir saccagé sa chambre d'hôtel. Il se fait sortir et imagine qu'il se fait manger par des énormes vers :
Les paroles de Comfortably Numb (titre que l'on peut traduire par "Agréablement engourdi") évoquent cet état d'inertie du héros : les couplets, chantés par Waters, correspondent aux paroles du médecin qui s'occupe de lui, tandis que le refrain, chanté par Gilmour, exprime les pensées et les visions confuses de Pink.
La chanson figure, bien entendu, au programme du concert de Berlin en 1990 pour l'anniversaire de la chute du mur (je vous en parlais dans un article l'hiver dernier). Elle y est notamment interprétée par Roger Waters et Van Morrison :
Elle est également au menu de la dernière performance scènique des Pink Floyd le 2 juillet 2005 à Londres à l'occasion du Live 8. Ce live est exceptionnel, non seulement car c'est le dernier du groupe, mais surtout car il marque un retour ponctuel de Roger Waters, parti en 1985 et en froid avec le reste du groupe pendant longtemps.
Bizarrement, cette chanson, extrêmement connue, n'a pas été beaucoup reprise. En tout cas, on en trouve peu sur le Web.
La plus marquante est une version electro-disco enregistrée par le groupe américain Scissor Sisters en 2004. Bien que cette reprise, très originale, ait irrité les fans de Pink Floyd, Gilmour a déclaré aimer le groupe et Waters a contacté les Scissor Sisters pour les féliciter de leur version. Elle est jouée et interprétée à la manière des Bee Gees période disco, voix de fausset incluses. Le mot "I" du refrain I have become comfortably numb est même chanté comme le "Ah Ah Ah" de la chanson Stayin' Alive. Perso, je la trouve plutôt sympa :
Mais je préfère tout de même ce duo entre les deux David. Gilmour bien sûr et l'Immense Bowie faisant une apparition surprise lors d'un concert du premier au Royal Albert Hall de Londres en 2006. Tout simplement excellent :
Une belle conclusion, non ?