Christ ! nous serons tes mains.

Surplombant la petite colline à l’entrée du village un Christ Roi qui ressemble à s’y méprendre au fameux Christ du mont Corcovado.

Bien modeste cette statue mais elle faisait la fierté des villageois… Elle avait couté très cher et c’est au terme d’un nombre incalculable de quêtes spéciales que la somme avait été réunie pour l’érigée.

La fête avait été belle, celle au cours de laquelle tout le village était venu pour le Baptême de leur Christ, certain que le village serait dorénavant protégé.

Dans la foule un homme se souvenait avec émotion d’avoir été le 12 octobre 1931 dans le Stade FLUMINENCE : tout le monde n’avait d’yeux alors que pour la colossale statue perchée au dessus de la cité des Cariocas… On la voyait bien cette statue étendant ses bras en croix en forme de berceau, comme pour donner une accolade de bienvenue à tous. La nuit venu on pouvait voir aussi les lueurs de la procession aux flambeaux qui grimpait vers el Christo redentor le Christ rédempteur.

Cet homme avait l’émotion au bord des lèvres car il regardait la modeste statue du village et la trouvait encore plus belle.

Et les jours passèrent et chaque villageois passant devant cette statue la saluait d’un petit signe de croix discret mais sincère.

Puis ce fut le drame… un tremblement de terre en pleine nuit ébranla le village… le compte a été très vite fait… Christ merci pas de blessé, pas de mort.

On ne se rendit pas compte immédiatement du désastre… Mais un homme savait déjà… il s’avait que la statue du Village n’était pas de la même trempe que celle de Rio… dans la nuit, à la lueur d’une bougie, il relu la petite fiche technique qu’il avait glissé dans son missel :

38 mètres de haut pour une envergure de 28 mètres, le Christ pèse 1.145 tonnes. Sa structure est en métal et en béton et son revêtement en stéatite, réalisée conjointement par le Brésilien Heitor da Silva Costa, architecte en charge du projet, et le sculpteur français Paul Landowski qui travaille dans des ateliers de Boulogne-Billancourt, près de Paris.

Au soleil levé le village était atterré de trouver le Christ leur protecteur réduit en mille morceaux.

Alors les villageois décidèrent de reconstruire la statue… jour après jour le christ protecteur retrouva sa forme, sa splendeur… le moment le plus émouvant aura été la mise en place de la tête de la statue, comme une espèce de couronnement. Oh ! Elle était bien modeste cette tête pas du tout les 30 tonnes du Christ de Rio qui célébrait le bicentenaire de l’Indépendance du Brésil…

Mais en vain on rechercha les morceaux de plâtre qui constituaient les deux mains…

L’inauguration seconde eut tout de même lieu avec la même émotion et l’homme toujours aussi ému, trouva au fond de son cœur la juste prière, la bonne résolution :

Christ ! pria-t-il ! nous serons tes mains.

Alors si un jour vous montez en ce lieu Saint, (Le Bossu en Français) priez au pied de ce Christ Cadeau de la fille de l’Eglise au Brésil, admirez la vue exceptionnelle sur la baie de Rio de Janeiro et ayez une petite pensée pour ce village dont je ne me souviens plus du nom mais qui est protégé par le même Christ.