Ah, quel festival ! Franchement, on est gâté ! Après (et pendant !) la crise mondiale et européenne qui secoue l’économie, après les frayeurs que nous ont fait Sarko et Carla, après le nuage qui nous enfume (presque autant que nos gouvernements), après le psychodrame anglais (à peine Brown parti, Cameron emménage à Downing Street : comment font-ils pour le mobilier, le linge, l’état des lieux… C’est pas en France qu’on verrait çà !), après Domenech qui nous fait une entourloupe de plus avec sa « préliste », après (et pendant) les annonces concernant nos retraites, après (et pendant) les 800 000 litres de pétrole qui se déversent quotidiennement dans l’océan…et j’en passe, on attendait avec impatience l’accalmie culturelle que constitue souvent le festival de Cannes. Certes, les membres du jury s’engueulent, mais c’est pour la bonne cause (enfin, chacun la sienne !).
Et ben, même pas ! Voilà t’y pas qu’à quelques heures de l’ouverture de la 63ème édition, on apprend que çà débute dans la polémique ! Le mini tsunami et ce putain de nuage islandais font paniquer les stars américaines qui pourraient rester chez elles de peur d’être scotchées sur le vieux continent ! (Les photographes vont faire la gueule). Cà continue avec la présence controversée du cinéaste russe Mikhalkov, pote de Poutine et chaleureusement détesté par l’intelligentsia cinéphile russe ! On enchaîne avec M. Luca, député Ump (il sort d'où, celui-là !?), qui lance une polémique à propos du film de Bouchareb sur sa vision du massacre de Sétif. On parle aussi du film d’Assayas, qui ne serait rien d’autre qu’une série télé plaquée sur grand écran.
Moi, ce qui me rassure, c’est qu’il y a Godard (avec son « Film Socialiste »). L’excellent Jean-Luc va peut-être rajouter du bordel au bordel : bon courage à Tim Burton !
Yes ! Oui ! Cannes !
(photo : Jean-luc Godard dans les années 60 à Paris)