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Nous allons (presque) tous devenir pauvres

Publié le 11 mai 2010 par Paulo Lobo
Le monde, dans son grand élan d'égalitarisme, nous tire vers le bas. L'Europe des pays industrialisés "riches" pleure parce qu'elle n'est plus compétitive par rapport aux dinosaures au fort taux de croissance tels que la Chine, l'Inde ou le Brésil. Ceux qui ne jurent que par l'économie et les chiffres d'affaires sont jaloux des courbes ascendantes observées sur les autres continents. La logique du capital et du rendement exige que nous fassions aussi bien qu'eux. Pas question d'une croissance molle, il faut booster les graphiques, aux meetings internationaux, il faut endosser le maillot des gagnants et meneurs. Le remède miracle préconisé par tous les faiseurs de pluie est simple: de la rigueur, de l'austérité, il faut couper dans les dépenses des entreprises, réduire les allocations et subventions sociales, alléger les dettes publiques. Les financiers dictent leurs conditions aux gouvernements. Ils leur disent ceci, en substance, "nous ne vous prêterons plus des sous comme avant, vous êtes trop généreux avec tout le monde, vous êtes surendettés et nous avons trop peur, trop peur, trop peur, de perdre nos investissements. Regardez l'exemple des pays qui sont des emprunteurs dignes de confiance, qu'est-ce qu'ils travaillent bien, tous des bosseurs, tous des débrouillards, tous des fourmis... vous êtes devenus des cigales, et vous menez un train de vie trop faste. Alors on vous le dit, on vous l'ordonne: cessez de jouer à l'Etat-providence et ouvrez les yeux sur la réalité de la planète..."
Discours cyniques et terriblement logiques. La réalité du monde sous la coupe du capital, c'est la course à la richesse, le déni de la modestie et de la raison, la paupérisation de la majeure partie de la population. Les classes moyennes seront supprimées et leurs avoirs seront transférés dans les poches de quelques "happy few". Il faudra se trouver sur la liste des invités. Et tant pis pour les autres.
La petite minorité hyper-riche aimera à se donner en spectacle. Tous en scène! L'argent tout seul ne fait pas le bonheur, certes, mais il y a du plaisir à l'afficher devant des gueux en loques aux yeux extasiés.
Le système consumériste mise de moins en moins sur les classes moyennes, ou alors il les pousse vers le "low-cost". La production de qualité s'adresse aux riches, qu'elle engraisse et qui la chouchoutent.
Bienvenue dans un système sans pitié et où il faudra se battre comme des loups pour avoir sa place au soleil. Enfin, pour avoir ne serait-ce qu'un toit sur la tête.

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