Critiquant le « plan de rigueur » (toute relative…) du gouvernement Fillon, le premier secrétaire du Parti socialiste Martine Aubry propose de créer une nouvelle niche fiscale avec une exonération de TVA de 200 euros pour les 16 millions de ménages. On s’apprêtait à saluer la volonté de Mme Aubry de réduire de fait les prélèvements obligatoires, quand on apprend que selon elle, « il faut revenir, y compris de manière temporaire, sur le bouclier fiscal, sur les réductions d’impôt des plus riches, faire payer les banques par les bénéfices qui sont les siens » pour financer des aides aux chômeurs en fin de droit… Elle propose également « un grand programme d’emplois jeunes nouvelle formule pour donner une chance à ces jeunes d’avoir un travail, d’avoir un salaire et donc de pouvoir consommer », comme si la seule consommation était, plus que l’épargne, le moyen de soutenir l’économie.
Martine Aubry affirme en effet qu’« qu’il faudrait booster [les dépenses sociales] pour relancer la consommation ». Il faudrait plutôt qu’on se décide, rue de Solférino, à lire l’économiste Frédéric Bastiat et son célèbre pamphlet Ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas. On ne pourra jamais « relancer la consommation » en « boostant les dépenses sociales », pour la bonne et simple raison que ces dépenses sociales sont assorties de prélèvements obligatoires équivalents (et diminuées par le coût de la collecte et de la redistribution, à savoir les salaires des fonctionnaires sollicités). Une dépense « sociale » ne relancera donc jamais la consommation, mais… la freinera.
Les seuls bénéficiaires de ces dépenses ne sont, en définitive, que les fonctionnaires et les clientèles des hommes politiques. Autrement dit, fort peu de monde au regard des 16 millions de ménages qu’on veut aider au PS.