Bonjour, je suis Alex. Vous m’avez peut-être déjà lu en 2009 au cours d’articles-fleuves comme ma review de Be Here Now, ma critique d’Inglourious Basterds ou bien quelques brèves insignifiantes. Il n’est pas exagéré de dire qu’Omnizine, notre Omnizine, votre Ominizine, cette fraîche et pimpante plate-forme multiculturelle de critiques et de traits d’humeur, si prometteuse l’année dernière, a connu une longue mort cérébrale pendant ce que l’on peut considérer comme un petit semestre. Hormis deux brèves, ce furent cinq mois interminables sans aucun article à vous mettre sous la dent, internautes avides. Effarant et impardonnable pour un site qui prétendait faire son trou sur le ouaibe francophone. Punaise, les gens, on a acheté un nom de domaine ! On a des rétroliens de partout ! On nous trouve direct sur le Net ! Il y a un potentiel de visibilité absolument dingue que je ne voudrais abandonner pour rien au monde. Et puis, c’est déprimant pour le lecteur moyen d’arriver sur un site si joli et de constater qu’il est resté figé dans le temps, dans les années 2000 dirais-je, enfin. J’ai donc décidé de rouvrir le bal, en espérant être suivi par mes confrères épiciers. D’ailleurs, je ne leur demande pas leur avis : ramenez-vous bande de limaces ! Ce soir du mardi 11 mai two thousand ten, JE DÉCLARE OMNIZINE RESSUSCITÉ ! Lectrices et lecteurs chéris, il est temps de rentrer au bercail, parce que le Net des années 10 ne se fera pas sans Omnizine. Welcome back.
Venons-en au fait. Je viens vous faire part aujourd’hui de la frustration et la haine qu’a déclenché chez moi l’effroyable nullité du jeu vidéo Virtual Bart, sorti en 1994 sur Super Nintendo à la faveur du succès croissant des Simpson aux States. En ma qualité de fan inconditionnel de la série, je suis le premier à défendre la famille jaune et ses produits dérivés, de Hit And Run à The Simpsons Game ; mais il y a de cela seize ans, la licence était surtout un filon juteux incroyablement incontrôlé qui a accouché de cartouches navrantes, injures à l’industrie vidéoludique, produits bâclés rampant sur le sol et gémissant : « Père ! Donne-moi des bêta-testeurs ! ». Virtual Bart en fait partie. Et ce n’est pas parce que le jeu incriminé date d’il y a trois générations de consoles que je vais me gêner. Chaque jour, des fans naïfs de la série téléchargent la rom et sautent à pieds joints dans l’implacable piège à loup de la nostalgie, et ce n’est qu’avec les moignons sanguinolents de leur insouciance et de leur dignité qu’ils s’extirpent de ses mâchoires acérées. Ce jeu ne devrait pas exister. Après l’avoir lancé à l’instant t, il est l’équivalent d’un aphte sur la luette ou d’un furoncle sous la paupière : ce n’est qu’au bout d’un certain temps t+1 qu’on réalise sa putain de douleur. Et une fois qu’elle est là, la plaie béante passe par toutes les couleurs de la septicémie, ruinant votre santé mentale tout en distillant son ignoble pus de gameplay chiassard pendant une période tendant vers t+∞. Dr. Boussageon, vous n’avez pas la parole.
Tout commence avec cinq coups de tambour puis la voix de teub d’Homer qui résonne dans le vide, préfigurant déjà la vacuité du soft. Pém peum pém peum pélélélélém ! Vi-Vi Wtua-tual ! Ba-Bawt ! Je reconnais que la résonance du talent de Dan Castellaneta dans le néant de ce jeu est assez désopilante et que ces cinq premières secondes de jeu me tuent à chaque fois. Ouais, il faut admettre que Virtual Bart était le premier jeu estampillé Simpson à inclure les voix encodées des doubleurs de la série. Tout au long de votre sinécure, vous avez donc le plaisir d’entendre des samples de voix provenant de la quantité incalculable de comédiens US ayant accepté de contribuer à ce jeu (deux en tout) : le doubleur d’Homer et la doubleuse de Bart (la scientologue). Le tout représenterait une avancée bien agréable si ce n’étaient pas les mêmes sons qui revenaient en permanence : les « HEEEEELP » luigiesques à répétition de Bart tapent sur le système quand on se fait enchaîner par le gameplay injuste du soft, et Homer se contente de sons-stock à l’image des autres personnages-figurants. Ne comptez pas sur les scènes cinématiques pour inclure des dialogues poussés. Si elles s’avèrent parfois marrantes, elles durent une demi-douzaine de secondes et il y a peu de chances que vous les voyez toutes étant donné la difficulté légendaire du jeu.
Enfin, faut voir le type de difficulté aussi… Z’allez voir. Rappelons le principe du jeu, qui sent déjà particulièrement le moisi : Bart Simpson se promène à la foire aux sciences de son école lorsqu’il aperçoit le projet du petit génie Martin Prince, une sorte de roue de l’infortune faisant office de simulateur de réalité virtuelle. Evidemment, notre héros saute sur l’occasion et se retrouve piégé à l’intérieur d’une matrice hostile dotée de six mini-jeux dont il devra triompher pour s’échapper. L’interface du jeu consiste donc à appuyer sur une touche au bon moment pour que la tête de Bart s’arrête devant une icône de jeu et en avant la musique. Les développeurs se sont même permis de rajouter une case bonus/malus capable de vous enlever une vie, donc une chance supplémentaire de finir le jeu. Car bien sûr, même si la technologie de sauvegarde est déjà maîtrisée depuis des lustres en 1994, c’est toujours plus rigolo et cache-misère de faire un jeu ultra-hardcore à finir d’une traite. Huhuhu. Il s’agit donc de boucler ces six aberrations, qui comprennent pour la plupart plusieurs niveaux, en une après-midi parfaite de geek vertueux, et ce avec un capital rachitique de trois vies. Vous trouvez que je chipote ? Tout d’abord, l’inventivité est aux abonnés absents puisque la moitié de ces « mini-jeux » sont en fait des phases de plate-forme. De MAUVAISE plate-forme. Cela nous laisse avec trois preuves approximatives de créativité qui ne rattrapent que dalle, d’ailleurs. Oh, et vous vous attendiez à une espèce de party-game, genre multijoueur ? C’est ça, et vous voulez une sociabilité aussi ? Non, c’est entre vous et la console, bien entendu. Wah, hé, l’autre, hé, il s’est pris pour un type équilibré. Nous arrivons au problème principal : Virtual Bart est un fantastique musée des plus infâmes topoï de ce qu’on appelle la difficulté artificielle dans un jeu vidéo. Checkpoints rarissimes, jouabilité inexistante, level design anarchique, effroyable gestion des collisions et surtout ennui monumental forment le pentagramme infernal de cette énormité, que je vais néanmoins décortiquer séquence par séquence dans les prochains paragraphes. Car, tel un apprenti nazi de l’expérience de Milgram, je termine ce que j’ai commencé. Sauf qu’ici, c’est moi qui m’inflige les décharges de 500 volts. Gtdeu. Krtfzkt.
Le premier mini-jeu nous place dans la peau d’un Bart changé en dinosaure chétif. L’objectif consiste simplement à finir les tableaux plate-formesques proposés tout en évitant les attaques répétées de la protohistorique famille Simpson et de ses collègues Cro-Magnon. Dans ce sidescroller famélique, tout et tout le monde essaie de vous tuer. Le dino-Bart encaisse autant de dégâts d’un moucheron que d’un massif tricératops à gueule de Burns. Pour vous défendre, vous ne disposez que d’une attaque de saut inefficace, compte tenu de la ridicule petitesse de vos bonds et la configuration générale de l’environnement, plus un mouvement tarlouzique de fouettage de queue qui devra être répété une dizaine de fois pour venir à bout du moindre ennemi. Nous sommes ici en présence du premier dinosaure de l’histoire des jeux vidéo, euh non, du premier dinosaure tout court, qui n’utilise ni ses crocs ni ses griffes. Nan, nan. Trop fun. Trop pratique. Tout au long de cette interminable séquence, le joueur est victime d’un formidable gang-bang ludonumérique de la part de chaque élément programmé pour l’empêcher de s’amuser. La trajectoire des flèches de Lisa SE CORRIGE EN COURS DE VOL pour vous toucher, CE QUI N’A AUCUN SENS EN TERMES DE PHYSIQUE, un ennemi létal inévitable prend TOUTE LA PLACE D’UNE MINUSCULE PLATE-FORME AU-DESSUS D’UN PRECIPICE, des rochers IMPOSSIBLES A ESQUIVER TOMBENT DE NULLE PART A L’ INFINI ALORS QUE VOUS EFFECTUEZ L’ASCENSION AU MOYEN DE SAUTS RIGIDISSIMES D’UNE FALAISE AUX PROMONTOIRES QUI S’ECROULENT, et bien entendu LA CHUTE DE TROP HAUT SUR LA TERRE FERME VOUS TUE QUAND MÊME, tout ceci dans un TEMPS LIMITE ingérable vous poussant à la faute. Et puis… Comment définir cette maniabilité ? Compsognathus ou Allosaurus, Bart doit surtout avoir une putain de lance préhistorique enfoncée dans l’Anus qui l’empêche de se rendre correctement d’un point A à un point B. Chaque saut est à la grâce de Dieu. Merde, c’est si compliqué que ça de programmer un système physique fluide et un minimum tolérant à la Mario ou Sonic ? Pourquoi autant de développeurs dans l’Histoire ont été infichus de rendre simplement leur jeu de plate-forme jouable ? ET PUTAIN DE BORDEL DE MERDE QUE C’EST ATROCEMENT LONG §§§ Je n’ai aucune idée de comment j’ai réussi à finir ça. Peut-être en sauvegardant ma position tous les deux mètres avec le logiciel d’émulation. Ouais, peut-être. La ferme.
C’est ça Bart, tue ta famille ! Tue ! Tue !Le deuxième mini-jeu est souvent considéré comme le meilleur de Virtual Bart. Ne rêvez pas, c’est toujours du niveau d’un sous-Titeuf de Game Boy Color mais c’est en effet la seule phase où j’ai ressenti quelque chose qui s’approchait du fun. Justement, ce n’est pas une pourriture de niveau de plate-forme mais un jeu de tir. C’est le jour de la photo de classe à l’école ; hors de question que quiconque soit présentable sur le cliché final. Il va donc s’agir, en un temps limité, de pourrir la totalité des élèves de l’école. Loupez un seul gosse et c’est l’élimination. Ouais mon gars. Planqué derrière un buisson de l’autre côté du tableau, vous devez donc balancer des tomates, puis des œufs sur le coin de la tronche de vos camarades en prenant bien le soin de ne toucher aucune figure d’autorité. Attends, quoi ? Toucher un putain d’adulte vous élimine du mini-jeu, même ce loqueteux de Willie le Jardinier ? Dans la série, Bart n’a aucune hésitation à user des pires farces pour humilier les profs, et là, il se chie dessus à l’idée qu’une éclaboussure de produit alimentaire tache le costard de Skinner, dans un monde virtuel qui plus est ? Quelle sorte de garnement trouillard est ce gosse, Tom-Tom Dubouchon ? Bref. Le système de tir consiste à évaluer la longueur du jet en appuyant au bon moment, et pourquoi pas, à presser la touche gauche ou droite en espérant atteindre le visage d’un compère excentré. Il reste donc une certaine part d’approximation dans le gameplay, qu’on pourra qualifier de glorieuse incertitude du sport, mais qui rend tout de même les choses sacrément corsées lors de la seconde phase, où les élèves prennent subitement conscience qu’il existe une deuxième dimension et qu’il est possible de marcher en diagonale. Ca ne les empêche pas de faire des allers-retours mécaniques de part et d’autre de leur cour de récréation comme le font tous les enfants de leur âge. Je suppose. Le tout demande une bonne dose d’anticipation et de persévérance, mais dégommer du CPU reste jubilatoire.
Les enfants Flanders ne sont pas censés étudier à l’école de Springfield, mais au diable la continuité quand on a l’opportunité de leur mettre une bonne branlée.Passons au troisième mini-jeu : Bébé Bart. Oh qu’il est immonde celui-là. Oh que je le hais. Ce putain de jeu n’est qu’une sombre merde fumante, un phénoménal doigt d’honneur adressé aux acheteurs de la cartouche. Dans cette infamie, vous incarnez Bart à environ douze mois, qui entend soudain la musique du camion de glaces et se précipite pour avoir sa ration. De tableau en tableau, le level design devient de plus en plus injuste et impardonnable, rendant la victoire rigoureusement impossible si vous ne jouez pas sur émulateur. Vraiment. Vous savez, tout ce que j’ai dit sur la phase plate-formesque de Bart en dinosaure ? Et bien, celle-ci est Super Mario Bros 3 à côté de l’horreur de Bébé Bart. Ce morveux est incapable de se mouvoir de manière normale. Ses sauts font dix mètres de hauteur mais cinq centimètres de largeur. Pour compenser l’impraticabilité de ce système, il est possible de planer avec sa couche pendant une demi-seconde. Evidemment, il ne fallait surtout pas avoir, genre, une seconde, histoire de rendre le truc… Euh… Comment dit-on déjà… Accessible. Non. Si vous jouez en trichant correctement, vous aboutissez à une étape sur des fils à linge où vous pouvez vous déplacer sur trois niveaux, et vous devez alors éviter une somme incalculable de dangers et d’ennemis : avions en papier, écureuils, chats pouilleux… Un calvaire. Mais ce qui vous rendra malade, ce sont les frisbees supersoniques, jouissant des mêmes étranges lois de la physique que les flèches de Lisa susmentionnées, qui peuvent vous exploser sur les trois niveaux. Et vos pires ennemis seront… LES VÊTEMENTS SUSPENDUS, qui vous TUENT IMMEDIATEMENT. Effleurez un T-shirt et vous êtes MORT. Une connerie de T-shirt. Evidemment, les ennemis viennent de toutes les directions. Et bien sûr, ils sont souvent trop petits pour pouvoir être touchés avec cette tétine à la con qui tire tout droit. Il existe bien une possibilité de tirer en diagonale mais elle est strictement inefficace dans cette situation. C’est un poncif traditionnel des vieux jeux de merde : vous noyer sous une vague d’ennemis plus petits que vous, impossibles à éliminer puisque vous êtes incapable de vous baisser. ARGNNN MAIS PUTAIN DE MERDE C’EST TELLEMENT FACILE ET DEGUEULASSE DE PROGRAMMER DES PERVERSITES PAREILLES, POURQUOI TANT DE HAINE ? POURQUOI ON ENCAISSE LE DOUBLE DE DEGÂTS DANS CETTE SEQUENCE PRECISE ? ET POURQUOI LE JEU A SOUDAIN CRU BON DE METTRE EN PLACE UN SCROLLING AUTOMATIQUE QUI FAIT QUE VOUS DEVEZ AUSSI VOUS BATTRE CONTRE L’ECRAN LUI-MÊME, QUI SE REGALE A VOUS FAIRE FONCER DANS DES RANGEES IMPLACABLES DE T-SHIRTS MORTELS ? AAAAAAAAAAHHH !!! J’ai fini, j’ai fini. La section suivante, la section suivante. Vite torchée, en grugeant. Après, après. Je dois sauter d’otarie en otarie ( !?!§) pour parvenir au bout du niveau. Bien entendu, elles apparaissent et disparaissent derrière la palissade, ne me laissant aucun droit à l’erreur. MAIS POURQUOI LEURS MOUVEMENTS SONT SI IRREGULIERS ET IMPOSSIBLES A ANTICIPER ? EN FAIT, POURQUOI LEURS MOUVEMENTS SONT PUREMENT ALEATOIRES ? POURQUOI TOUT SE JOUE AU GOOGOLIEME DE SECONDE ? POURQUOI IL Y A GENRE 15 OTARIES DEVANT MA MAISON ? Et maintenant je suis dans un chapiteau à la con. Et je suis aphone. Et… Et… Pourquoi les jongleurs cherchent-ils à me tuer ? Bordel de pus, ça n’a aucun sens ! « OH NON, UN NOURRISSON EST ENTRE DANS NOTRE CIRQUE ! TUEZ-LE §§§ IL NE DOIT PAS VIVRE §§§ » Et c’est pas comme si c’était diversifié ! Les mêmes modèles se répètent ! Poteau, trapèze, trapèze, trapèze, trampoline, poteau, trapèze, trapèze… Ayez pitié ! Je dois sauter dans le vide pour continuer et deviner où se trouve une hypothétique plate-forme. Tous les employés de ce cirque infernal veulent me voir mort. Ils n’auront de paix que lorsqu’ils verront un foutu cadavre de bébé gésir au milieu de la piste. Je n’en peux plus. J’ai envie de gerber. J’ai mal au crâne. Mais j’en ai terminé. Je vais prendre l’air. Et tâcher, peut-être, de voir quelqu’un.
Tous les objets présents sur cette image tuent en un coup. Oui, même la robe rose.Pfffou. Allez, quatrième monstruosité. Nous voici au Mont Splashmore, le parc aquatique de Springfield, à l’intérieur du toboggan zig-zag le plus long et le plus dangereux de tous les temps. Le but est simplement de survivre à ce maelström longuet et anarchique. Vous devez donc esquiver les autres usagers du toboggan, chiens, périscopes et autres requins (tu parles d’un service d’entretien), et collecter des chronomètres pour ne pas vous faire pwner par le temps imparti, comme d’habitude. Les commandes se résument donc aux touches directionnelles gauche et droite. Ce n’est pas plus recherché que ça. Les principaux dangers sont les bifurcations du tube, qui apparaissent de manière récurrente avec un décalage frustrant, vous laissant une fraction de seconde pour lever les yeux en direction du radar, y déchiffrer la bonne direction et enfoncer précipitamment la touche correspondante. Si vous échouez, vous ferez connaissance avec le cul d’Homer, qui ne sera bon qu’à vous retarder, ou vous décèderez de manière absurde en vous payant un mur ou en atterrissant dans la gueule d’un lion. Ouais, je sais, comme d’habitude, ça n’a aucun sens. Ca n’a aucun sens et c’est même pas amusant. A vrai dire, ça n’a pas vraiment d’intérêt. C’est pas comme si c’était gratifiant… Enfin, je ne sais pas vraiment comment vous exprimer le vide ludique que représente cette séquence… C’est comme les stages spéciaux de Sonic 2, en incroyablement chiant. En plus, à cause de ces fourches fatales, il est préférable de bourriner Pause en permanence durant toute la descente pour éviter d’être surpris par l’affichage tardif du décor. Ici, la difficulté artificielle est purement créée par les capacités techniques lamentables du jeu. Remarquable inventivité dans la médiocrité. Vraiment, on pourrait écrire un livre sur les lacunes de Virtual Bart. En tous cas, plus de cinq pages Word d’après ce que je vois.
Diable. Un cul-de-sac. Hahahahahahaha. Get it ?Le cinquième bidule exploite un univers post-apocalyptique à la Mad Max, où le rejeton Simpson doit rejoindre Evergreen Terrace dans une Springfield dévastée par une catastrophe nucléaire, et ce en moto je vous prie. Le problème, c’est qu’il y a 10 miles à parcourir et que les racailles Jimbo et Kearney veulent aussi vous faire manger les pissenlits irradiés par la racine. Encore une fois, vous combattez à armes inégales. Pour vous défendre, vous disposez de vos petits pieds pour cogner latéralement et de bombes à eau de brave type que même Uncle Ben’s trouverait trop pacifiques. Face à cela, Jimbo Jones vous balance de véritables bombes, par contre, et ce fumier de Kearney vous latte le visage à coups de chaîne de vélo. Sérieusement, je n’exagère pas, cette charogne envoie des bons gros coups et il vise la face. Merde, toute cette violence… Et même Otto, le chauffeur de bus, se met à déconner complètement : il peut vous écraser et pomper la moitié de votre vie. Ah, et, les cailloux sur la route ça tue aussi. Et y’a encore du temps limite. Si vous choisissez de dégommer vos ennemis par derrière, vous avez intérêt à viser comme un archer elfique pour vous en débarrasser, car vous ne pouvez tirer que droit devant vous. Et magnez-vous, le temps tourne. Au fait, il est impossible de se débarrasser de cette sangsue de Kearney sans prendre des dégâts. Evidemment, une jambe d’enfant de dix ans, ça a un rayon d’action moindre qu’une longue chaîne métallique. Je vous vois lever le sourcil, mais parfois, il y a une vraie logique derrière les coups de pute de Virtual Bart. Fascinant, vraiment… ARGN PUTAIN D’ENCULE DE KEARNEY DE MERDE ! Je suis parti pour recommencer depuis le déb… QUOI ? ON N’A QU’UNE SEULE CHANCE ? ARGNNN §§ Encore une fois, on prend cher. C’est la course parfaite ou c’est le Game Over. En même temps, une fois que c’est terminé, on n’a plus à en entendre parler… Alors on serre les dents et on va s’entraîner au mode Practice que les petits gars d’Acclaim ont tout de même eu la décence d’inclure dans leur chef-d’œuvre. C’est avec une certaine émotion qu’on termine le dernier mini-jeu un tant soit peu « original » de Virtual Bart, avant de connaître le cauchemar final…
Virtual Bart a le mérite de nous en apprendre sur la sexualité de Kearney.… La sixième et dernière plaie. Et en guise d’adieu, un troisième service de plate-forme mal foutue. Ici, vous n’exagérerez plus en disant que ce jeu vous prend pour un jambon : c’est précisément ce que vous devez éviter de devenir dans « Pig ». Bart est donc un cochon… Jaune, qui a pour mission de délivrer ses comparses, capturés par une compagnie agroalimentaire et sur le point de finir en bacon. Ici, on a plus à faire à un puzzle game, dans la première partie du niveau en tous cas. Le saut conventionnel de notre cochon qui s’en dédit n’a aucun intérêt : il est terriblement court et minuscule. Le niveau entier doit être franchi en rebondissant sur sa queue tire-bouchonnée, car on bénéficie ainsi d’un super-saut bien plus efficace. Les mouvements normaux ne servent donc strictement à rien. Mais bon, ceci n’est pas le problème principal. Il y a des bugs de collision énormes qui relèvent d’une étape de vérification du jeu qui n’a pas été effectuée. Je saute vers une plate-forme, bien sous tous rapports, et je PASSE LITTERALEMENT A TRAVERS. Si vous n’atterrissez pas au centre exact du promontoire, vous chuterez et terminerez votre course dans un chaudron géant ou une cuve d’azote liquide. C’est INTOLERABLE. Et puis, merde, qu’est-ce que je dois faire ? Je dois sauver tous les frères raloufs, oui, mais… Il faut des clés ? De différentes couleurs ? Comment je trouve ces clés ? En actionnant des leviers ? De différentes couleurs ? Où apparaissent les clés ? N’importe où, quelque part dans le niveau ? Combien de saloperies de clés je dois prendre avant de me tirer d’ici ? Où je vais ? Combien y’a de portes dans ce niveau ? Une quinzaine ? Oh, voilà la clé bleue, vite, dirig… Pourquoi ce porc refuse d’avancer ? Pourquoi il convulse sur le sol ? Le… Le… LE TEMPS LIMITE ? AAAAAARRHH §§ JE NE SAIS PLUS OU JE DOIS ALLER § TOUT SE RESSEMBLE § QUELLE EST LA BONNE PORTE § IL ME FAUT LE FORMULAIRE ROSE AU GUICHET C-90 § MOI JE COMMENCE A EN AVOIR MARRE AVEC VOTRE PORC § MAIS JE NE VEUX PAS DE TA PUTAIN DE VIE SUPPLEMENTAIRE, JE VEUX SORTIR D’ICI § NAN, J’AI DEJA VU CETTE PIECE CINQUANTE-SEIZE FOIS § AAAAAAAH NON LA PUTAIN DE MACHINE A FAIRE DU JAMBON § RIEN N’EST REEL § LE JEU § IL DEVELOPPE UN LIBRE ARBITRE § ILS ONT TOUT PREVU § ILS ECOUTENT MON CERVEAU § ILS VONT VENIR ME CHERCHER, ILS VONT VENIR ME CHERCHER § HEUHEUHAHAHAHAHAHAHAHAAAAAAAAA HERE IS TO YOOOOUU NICOLAS AND BART §§§ HAHAHAHAHAHAHAHA §§§§§
On se sent utile lorsqu’on voit se suicider les cochons libérés quelques secondes plus tôt.…
Xanax.
…
Pfffou. J’ajoute une nouvelle tricherie à mon dossier. Je vais posément chercher un guide sur Internet pour enfin savoir où aller dans ce niveau labyrinthique. Ca y est. Il me reste encore deux niveaux de plate-forme injouables et gerbasses comme à l’accoutumée, mais je me sens comme anesthésié. J’ai fini. Le boss final, du gâteau. Et ces stupides cochons me portent en triomphe. J’ai fini Virtual Bart. Je veux ma putain de médaille. J’attends.
Fin complète du jeu Virtual Bart -Extra ! Extra ! Attention, incroyables spoilers scénarisitiques !
…
Okay. Hum. C’était l’intégralité de la scène finale de Virtual Bart. Le pire, c’est que je savais déjà que cette abomination se terminait aussi merdiquement. Mais, mon Dieu, à quoi ils pensaient ?! Ce jeu est d’un minable achevé. Pas un mini-jeu pour rattraper l’autre. Seuls les graphismes chatoyants font relativement honneur à la série. Et encore, je décèle de vrais foutages de gueule dans certaines animations (les explosions, urgl). L’humour emblématique des Simpson est quasi-absent. La bande-son ? Imbuvable. Elle oscille du niais insipide à l’inacceptable. J’en peux plus d’entendre Nancy Cartwright et ses « All rrhhrhright » sans conviction. Misérable scientologue, que Xenu fasse pleuvoir sur toi tous les thétans de la Création jusqu’à la révélation finale. Au moment où j’ai démarré ce soft, j’ai plongé dans un univers abscons et poisseux de misère technico-ludique. J’en suis ressorti lessivé et avili. Sérieusement, j’ai fait le guignol pour vous faire rigoler pendant toute la durée de ce test, mais qu’est-ce que je fous devant cet écran à jouer à cet étron alors que je pourrais m’engager chez Amnesty International ou Action Contre La Faim ? C’est indécent. Je me sens sale. Dois laver peau du jeu de merde. Dois laver peau du jeu de merde. Arrh. Et n’allez pas dire que je m’acharne contre une pauvre relique des années 90. Que les nostalgiques soient lucides, c’est la vérité toute nue : ils ont intégralement gâché leur jeunesse à tenter de venir à bout de ce machin. C’est une mission d’utilité publique que j’ai remplie là. Car ce n’est pas parce qu’un jeu vidéo est mort et enterré qu’il n’est pas un devoir de cracher sur sa tombe.
Rrrroiiirk tchuf. Snnnrlf. Je suis Alex, plus omnizinien que jamais. A très vite les amis.
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© Alex pour OmniZine - L'omni-webzine des omnivores de la culture, des sports et de la geekitude !, 2010. | Permalien | Pas de commentaire