mardi 11 mai 2010
LAISSE-MOI ENTRER de John Ajvide Lindqvist
Résumé : " - Oskar... Cela provenait de la fenêtre. Il ouvrit les yeux et regarda dans cette direction. Il vit les contours d'un petit visage de l'autre côté de la vitre. Il écarta ses couvertures mais avant qu'il ait eu le temps de sortir de son lit, Eli murmura : - Attends. Reste dans ton lit. Est-ce que je peux entrer ? Oskar chuchota : - Oui. - Dis que je peux entrer. - Tu peux entrer. " Oskar a 12 ans, il vit seul avec sa mère au cœur d'une banlieue glacée de Stockholm. Il est martyrisé par trois adolescents de son collège. Eli a emménagé un soir dans l'appartement voisin. Un homme l'accompagnait. Elle sort le soir, semble ne craindre ni le froid ni la neige et exhale une odeur douceâtre et indéfinissable. Une magnifique et sanglante histoire d'amour et d'amitié entre deux êtres désespérément seuls et différents.
Mon avis :
Tout à commencer en lisant un article du magazine Mad Movies. Et oui, je suis une adepte de ce genre ! Vous ne vous en doutiez pas ? Mais si. Le chroniqueur y faisait l’éloge d’un film de vampires d’un nouveau genre : MORSE de Tomas Alfredson ( réalisateur suédois).
Tomas Alfredson nous offre un film inédit, tourné à la façon d’un conte initiatique où tout cliché sur le vampirisme est balayé. Dans un décor glacial, la chaleur des sentiments qui unissent les deux enfants est troublante et fantastique. Bref, j’ai adoré ce film.
Donc c’est tout naturellement que j’ai souhaité me procurer le roman qui en était à l’origine : Laisse-moi entrer du suédois John Ajvide Lindqvist.
Ayant aimé le film, je ne pouvais pas être déçue par le livre. La seule appréhension était d’avoir un sentiment de répétition. Mais non, car tant de choses qui apparaissent dans le roman ne sont pas dans le film. Dans le livre nous apprenons l’histoire de Eli, pourquoi et quand est-il ou elle devenu cette chose, sa relation ambigüe avec l’homme âgé qui l’accompagne et qui pourvoit à sa nourriture. Car à la différence du film qui est surtout basé sur le point de vue d’ Oskar, le roman nous permet d’avoir un regard sur les différents personnages. Lindqvist traite le sujet plus en profondeur que dans Morse car malheureusement la réalisation d’un film ( le visuel ) a ses limites.
J’ai aimé ce jeu des oppositions : féminin/masculin, beau/pourri, bien/mal, innocence /monstruosité. Les camarades d’école d’Oskar sont des enfants qui incarnent l’innocence mais sont cruels avec lui alors qu’ Eli qui incarne le mal, le pourri comprend et respecte Oskar.
Bien entendu, malgré le côté poétique de l’histoire, il ne faut pas oublier qu’avant tout ce roman et ce film se rangent dans la catégorie “Epouvante/horreur, et ont leur lot d’hémoglobine. En quantité très raisonnable, rassurez-vous.
Si vous êtes amateur du genre, n’hésitez pas à vous laisser conter l’histoire d’Eli et Oskar, et si vous êtes novice, n’ayez pas de crainte, ici les vampires ne sont pas des monstres.
Oskar aime Eli, Eli aime le sang...