Une petite dépêche de l'AFP est passée inaperçue :
Bucarest a annoncé jeudi un train de mesures d'austérité draconiennes, incluant une baisse de 25% des salaires de la fonction publique et de 15% des retraites et allocations chômage.
Après tout, la rigueur, l'austérité, c'est le train-train de l'Union européenne...
La même dépêche indique aussi :
Deux jours plus tard, le FMI n'avait toujours pas indiqué s'il considérait ces mesures comme suffisantes pour débourser une nouvelle tranche de son aide.[1]
Il est de notoriété publique que le niveau de vie roumain est l'un des plus élevés de l'Union européenne[2] C'est une des raisons qui a incité le gouvernement à ne pas moduler les baisses en fonction du niveau des revenus...
Là-bas, les exigences sociales sont si élevées que le groupe Continental va délocaliser une ou deux usines en France... [3] Les salariés roumains refusent parait-il le SMIC français...[4]
Hier, finalement, le FMI - dirigé par le fleuve de la pensée économique social-libérale- a accepté de "venir en aide"... [5]
Nos amis roumains vont devoir "s'adapter"...
Un bon régime à base de rigueur, d'un chouïa d'austérité, et d'un poil de récession, le tout arrosé de privatisations et de taux d'imposition unique, devrait leur permettre de retrouver leur légendaire forme !
C'est le prix à payer pour être "aidé"... La garantie d'une excellente intégration dans cette chère et si bonne Union européenne qui protège de tout, sauf, comme chacun sait, de la mondialisation heureuse et du libre-échange qui profite à tout le monde.
Notes
[1] AFP : Le prêt du FMI a sauvé la Roumanie mais n'a pas guéri son économie
[2] Le Post :Crise économique: après la Grèce, la Roumanie?
[3] Rebellyon.info : Contre la délocalisation en Roumanie, les salariés d’Anoflex bloquent l’usine de Caluire
[4] Le Monde : Continental embauche, mais en Roumanie
[5] Romandie News : Roumanie: accord avec le FMI sur un déficit public de 6,8%