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Le roi (15ème livraison)

Publié le 28 octobre 2007 par Coquenart
Les premiers mots de Sa Majesté me surprirent : Henri IV avait l’accent gascon !
- Ma foi, Sire, la dernière fois que j'ai eu l'honneur de voir et de parler à votre Majesté remonte en effet à plusieurs années.

- Eh oui ! Que le temps passe vite, et que les choses changent ! Nous n'étions pas si vieux alors ! Et les temps n'étaient pas si durs !

- Si durs, Sire ? Il me semble au contraire qu'ils nous sont devenus bien plus cléments depuis que Votre Majesté y a mis bon ordre.
- Cœur nostalgique !
- Je vous demande pardon, Sire ?
- Ce n’est rien, je m'apostrophais moi-même. Figurez-vous, Coquenart, que je me prends souvent à regretter le temps de ma jeunesse où mes compagnons ne se croyaient pas obligés de me chanter sans cesse les plus plates louanges.
- C'est ce titre de compagnon dont Votre Altesse daigne m'honorer qui m'autorise à lui dévoiler ma pensée le plus sincèrement qu'il m'est possible.
Le roi poussa un soupir.
- Vous dites être sincère, Coquenart ?
- Mais je le suis, Sire.
- Eh bien, même sincère, vous vous êtes trompé.
- Je vous avoue que je ne comprends plus. Les peuples ne sont-ils pas apaisés, le calme n'est-il pas revenu, Paris n'est-il pas à vous, les Guise n'ont-ils point disparu ? La paix enfin, après laquelle la France soupire depuis tant d'années, n'est-elle pas revenue ?
- Laissons cela, Coquenart, vous comprendrez mieux quand je vous aurai exposé la raison qui m'a fait vous convoquer ici séance tenante.
- Je suis à vos ordres, Sire.
- Je puis donc compter sur vous ?
- Sans doute.
- Mon cher Coquenart, je veux vous charger d'une mission.
- Je mets mes modestes compétences au service de Sa Majesté.
- Non, non, fit Henri impatient. Il s’agit bien de procédure ! Au contraire, je vais vous demander une enquête qui requerra toute votre discrétion.
- Dans Paris ?
- Hors de Paris.

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