Carrie Bradshaw (oubliez l'icône de Sex and the City) a dix-sept ans, elle vit à Castlebury, un bled paumé, où elle va au lycée et passe son temps libre auprès de ses amis d'enfance. C'est l'année de terminale, l'année de tous les défis et de toutes les envies. Carrie est une fille fofolle et déjantée, elle est intelligente mais manque de confiance en elle. Elle rêve de New York, d'être écrivain et de tomber amoureuse. Et déjà se profile son goût prononcé pour les toxic boys - Sebastian Kydd a tout d'un M. Big quinze ans plus tard ! Qu'importe si elle se casse les dents, Carrie se lance dans cette relation qui lui colle à la peau.
Être ou ne pas être fan de la série (qui reste à mille lieues des livres de Candace Bushnell, entre nous), avoir ou ne plus avoir quinze ans, tout ceci ne tient plus compte car c'est une lecture qui s'apprécie sous toutes les coutures. Pour ceux qui connaissent, c'est d'abord le plaisir de rencontrer une Carrie prête à sortir de sa chrysalide, c'est comprendre ses racines, son histoire avec sa famille, ses premières relations amicales et les échelons vers New York (quelle fin ! de quoi vous donner un sourire béat, en vous mordant la lèvre d'impartience). Par contre, j'ai craint au début être frustrée de replonger ainsi à la source, car à quoi bon lire le début d'une histoire si l'on connaît déjà la fin ? Heureusement, cela n'a strictement rien à voir.
"Le Journal de Carrie" se veut une chronique sur la jeunesse qui se cherche, qui s'aime et se déchire, sur les modes et les clans, les trahisons, les éclats, les faiblesses et les révélations. Avant d'être Carrie Bradshaw, c'est une jeune fille comme les autres, forte et fragile, que la vie n'épargne pas mais qui lui réserve aussi bien des surprises. Et j'ai aimé ce visage de Carrie, qui la rend encore plus attachante et proche du lecteur. A bas les doutes, cette lecture est une agréable surprise, une lecture qui se révèle pétillante, tendre, sensible et légère. Un flashback vers ses propres années-lycée aussi.
Le Journal de Carrie ~ Candace Bushnell
Wiz d'Albin Michel (2010) - 442 pages - 18€
traduit de l'anglais (USA) par Valérie Le Plouhinec