Rigueur or not rigueur

Publié le 11 mai 2010 par Cajj

(repères)

Non la politique du gouvernement n'est pas une politique de rigueur au sens d'appellation précise pour qualifier une politique économique précise.
La politique de rigueur c'est la politique de la Grèce : augmentation des impôts, baisse des prestations de l'Etat.
Le gouvernement a décidé de baisser les dépenses de l'Etat et se refuse à augmenter les impôts. Très concrètement le gel des dépenses à euros courants doit amener la baisse du poids de l'Etat et du déficit.
Soit des dépenses de l'Etat à 400 milliards et des recettes à 270, et un PIB de 1600 milliards. Soit une croissance annuelle des recettes et du PIB de 3,2% en euros courants.
En situation de départ, on a un déficit de 130 milliards (400-270), soit 8,1% du PIB (130/1600).
Au bout de 3 ans, les dépenses de l'Etat sont toujours de 400 milliards, les recettes de 292 milliards et le PIB de 1760 milliards.
En situation d'arrivée, on a un déficit de 108 milliards (400-292), soit 6,1% du PIB, (ce qui est correct sans plus).
L'intérêt de cette politique est de viser la croissance et de ne pas baisser les prestations et le pouvoir d'achat.
Mais il est une condition pour que ça marche. D'abord que la dette et le déficit ne nécessitent pas de restrictions drastiques immédiates. Ensuite que le contexte soit un contexte de croissance. Car on le voit avec une croissance courante (inflation + croissance réelle) très inférieure à 3%, on aurait peu de résultat.
Question subsidiaire : l'endettement jusqu'où ?
Jusqu'à ce qu'on ne puisse plus rembourser, c'est-à-dire que la croissance moyenne génère moins de croissance de la dette. C'est comme si votre salaire (PIB pour la France) augmentait de 100 euros par mois et les intérêts (et seulement les intérêts) augmentaient en même temps de 110 euros. Dans cette situation, on s'appauvrit (le salaire net des remboursements baisse) tandis que la dette se maintient.

En 2012, la gauche pas plus que la droite n'aura les moyens de financer une politique sociale ambitieuse. Ainsi la gauche sera contrainte de poursuivre la baisse des fonctionnaires ; la marge de manœuvre sera sur le nombre et la répartition.
cajj